Les retraités et les anciens travailleurs de Cliffs, qui se battent depuis des années pour récupérer l'argent de leur régime de retraite et d'assurances, dans le cadre d'un processus de liquidation supervisée par le tribunal, viennent finalement de conclure une entente de 29 millions.

Le Syndicat des Métallos, affilié à la FTQ, qui représente ces quelque 1700 retraités et anciens travailleurs de Cliffs Natural Resources, en a fait l'annonce jeudi.

Cliffs Natural Resources s'était retirée du Québec en janvier 2015. La mine Wabush et Chemin de fer Arnaud s'étaient placées sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies.

Le régime de retraite était alors déficitaire de 28 millions. En conséquence, les retraités voyaient leur rente réduite de 21%.

L'entente qui vient d'être conclue prévoit qu'une somme de 18 millions sera réinjectée dans le régime de retraite de tous les employés syndiqués de Sept-Îles et du Labrador - des 28 millions qui manquaient

De plus, une autre somme de 10,9 millions sera versée, cette fois sous forme de montants forfaitaires, aux retraités pour compenser la perte des assurances collectives (médicaments, assurance-vie).

En échange de ces montants, le syndicat devra retirer ses poursuites judiciaires, a indiqué au cours d'une entrevue avec La Presse canadienne, Nicolas Lapierre, coordonnateur du Syndicat des Métallos pour la Côte-Nord, le Bas Saint-Laurent, la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine.

M. Lapierre est satisfait d'avoir réussi à obtenir 29 millions pour les ex-travailleurs. «C'est au-delà de nos espérances!» a-t-il dit.

«Évidemment, il restera un trou de 10 millions dans le régime de retraite, ça c'est sûr. Mais, en même temps, quand on regarde ce qui s'est passé dans d'autres dossiers... Il y a plusieurs autres dossiers où on n'a pas pu récupérer autant. On est très heureux. On est très heureux de ne pas avoir lâché nos retraités et nos travailleurs, d'avoir poursuivi, d'avoir cru à ça, d'avoir rêvé à ça, que c'était possible. C'est sûr que cette entente-là nous satisfait amplement», a-t-il conclu.

Ce règlement devra toutefois être soumis aux créanciers, lors d'une assemblée le 18 juin, puis être approuvé par la Cour supérieure.

Encore récemment, le Syndicat des Métallos faisait des représentations auprès du gouvernement fédéral pour que les travailleurs et retraités soient considérés comme des créanciers prioritaires lors de la faillite d'une entreprise. Les banques et les autres investisseurs se servent dans les actifs et souvent, il reste peu d'argent pour renflouer les caisses de retraite. Les Métallos avaient été appuyés dans leurs démarches par le Bloc québécois et le Nouveau Parti démocratique.