Les cours du pétrole ont fortement progressé vendredi, à huit jours d'une décision très attendue de l'administration américaine sur son potentiel retrait d'un accord sur le nucléaire iranien.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a fini à 74,87 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,25 dollar par rapport à la clôture de jeudi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de juin a gagné 1,29 dollar, à 69,72 dollars, au plus haut depuis la fin 2014.

«Nous ne sommes plus qu'à une semaine de la décision américaine sur l'Iran et cette perspective engendre beaucoup de volatilité», a indiqué James Williams, de WTRG.

Le président américain, Donald Trump, menace de se retirer le 12 mai de l'accord nucléaire conclu avec l'Iran, Téhéran ayant averti jeudi de son côté qu'elle quitterait l'accord sur le nucléaire si les États-Unis suivaient une telle voie.

«Cela alimente les craintes d'un choc sur l'offre», a commenté Stephen Brennock, analyste chez PVM, qui estime cependant qu'avec un délai de six mois pour les pays qui importent du pétrole iranien, le marché devrait garder l'équilibre.

«Cela ne veut pas dire qu'il n'y aura pas une réaction instinctive des prix» en cas de fin de l'accord, a-t-il prévenu.

Soixante-dix dollars

La progression des prix a toutefois été limitée en deuxième partie de séance après l'annonce d'une forte hausse du nombre hebdomadaire de puits de pétrole actifs aux États-Unis, un indicateur avancé de la production américaine publié par la société Baker Hughes.

Ceux-ci ont augmenté de 9 unités, à 834 puits après avoir déjà avancé de 5 unités la semaine précédente.

«Ces données ont certainement empêché les prix d'aller plus haut et le pétrole coté à New York de franchir la barre symbolique des 70 dollars», a estimé M. Williams.

En séance vendredi, le WTI a atteint un plus haut à 69,97 dollars vers 12h20.

La hausse de la production américaine passe toutefois pour le moment au second plan des préoccupations des analystes.

«Il est clair que le risque géopolitique est la clé de la hausse des prix et s'il venait à s'apaiser, la production élevée des États-Unis pourrait entraîner une baisse des prix», a estimé Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.

«Le marché international voit réellement ses réserves s'amenuiser, mais les États-Unis se noient dans le pétrole», ont abondé les analystes du courtier Marex Spectron.

La production américaine a atteint sa dixième semaine de record de suite depuis que ces statistiques ont commencé à être compilées en 1983, les États-Unis extrayant en moyenne 10,62 millions de barils par jour (mbj), contre 10,59 mbj la semaine précédente, selon des données publiées mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'Énergie (EIA).