Les cours du pétrole new-yorkais et londoniens ont baissé lundi après avoir réalisé leur meilleure performance hebdomadaire depuis huit mois la semaine dernière, alors que le marché gardait un oeil sur le lancement de contrats à terme chinois.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a terminé à 70,12 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 33 cents par rapport à la clôture de vendredi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour la même échéance a également cédé 33 cents à 65,55 dollars.

En cours d'échanges asiatiques, le Brent a atteint 71,05 dollars et le WTI 66,55 dollars, à leur plus haut depuis fin janvier, et tout proche de leur plus haut depuis la fin 2014.

« Il est assez surprenant de voir les cours baisser malgré la montée de tensions au Moyen-Orient. Mais les prises de bénéfices ont eu le dernier mot face à la montée du risque géopolitique » lundi, a indiqué Mike Lynch, de SEER.

La semaine dernière le WTI avait bondi de 5,6 % et le Brent de 6,4 %, leur plus forte progression hebdomadaire depuis huit mois.

Les marchés ont peu réagi à la brutale montée de tensions au Moyen-Orient après que l'Arabie saoudite a mis l'Iran en cause lundi suite au tir de missiles balistiques par les rebelles yéménites sur le territoire saoudien, menaçant Téhéran d'une « riposte ».

Les autorités saoudiennes ont dit avoir intercepté dimanche soir sept missiles, trois vers la capitale saoudienne Riyad, un vers la ville garnison de Khamis Mecheit, un vers Najrane et deux vers Jazane, dans le sud, selon les autorités saoudiennes.

Hostilité au régime iranien

« Les marchés ont été rassurés par le fait que les Saoudiens ont intercepté les missiles et que ceux-ci n'ont finalement pas fait de dégâts majeurs », a noté M. Lynch.

Bien que ces événements n'aient pas eu d'incidence notoire sur les cours lundi, « les tensions géopolitiques laissent présager de possibles perturbations de l'offre dans le futur proche, particulièrement du côté de l'Iran », ont noté les analystes de JBC Energy.

Ces tensions pourraient être aussi exacerbées du côté américain, surtout depuis la nomination par le président Donald Trump la semaine dernière de John Bolton au poste de conseiller à la sécurité nationale.

Celui-ci ne cache pas son hostilité au régime iranien.

« Il est désormais difficile d'envisager que l'accord sur le nucléaire iranien va survivre après mi-mai », quand les États-Unis doivent s'exprimer sur une éventuelle prolongation, a estimé Bjarne Schielddrop, analyste chez SEB.

L'Iran est le troisième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

M. Schielddrop suggère même que l'Iran pourrait se tourner vers la Chine, où de nouveaux contrats à terme ont été lancés sur le marché de Shanghai, cotés en renmibi et non en dollar, comme le Brent et le WTI.

Le lancement de ces contrats a intéressé les marchés internationaux. Selon l'agence Bloomberg, les contrats du Shanghai International Energy Exchange ont connu des volumes plus importants que le Brent ou le WTI sur la séance.