Le pétrole a terminé mercredi à ses plus hauts niveaux depuis décembre 2014 à New York et à Londres, une baisse simultanée du dollar et des stocks américains de brut propulsant les cours malgré une production en hausse aux États-Unis.

Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars, référence américaine du brut, a pris 1,14 dollar pour clôturer à 65,61 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Le cours a atteint jusqu'à 65,77 dollars en cours de séance.

Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord également pour livraison en mars a terminé à 70,53 dollars, en hausse de 57 cents par rapport à la clôture de mardi.

Le cours a atteint jusqu'à 70,83 dollars en cours de séance.

«Deux éléments sont responsables de la hausse des cours ce mercredi, la baisse significative du dollar et les stocks américains de pétrole en hausse», a noté Bart Melek de TD Securities.

Le repli du billet vert, à son plus bas niveau depuis 2014 face à l'euro, rend mécaniquement moins cher le baril vendu dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises. Il est alors plus demandé.

Les réserves américaines de brut ont de leur côté reculé de 1,1 million de barils lors de la semaine terminée le 19 janvier selon les statistiques du département américain de l'Énergie (DoE) publiées mercredi.

Depuis le 10 novembre, ces stocks ont baissé de plus de 47 millions de barils. Ils sont au plus bas depuis 2015.

«Le recul de cette semaine n'est pas du niveau de ceux que l'on a connus précédemment, mais il est bien supérieur aux chiffres de l'API», a ajouté M. Melek.

Moins fiables que ceux du DoE, les statistiques hebdomadaires de la fédération privée de l'American petroleum institute (API) avaient fait état mardi d'une hausse des stocks de brut de 4,76 millions de barils, affaiblissant l'avancée du WTI dans la nuit.

La production américaine bondit

Les réserves du terminal de Cushing (où sont entreposés les barils de brut servant de référence au prix du WTI, NDLR) ont par ailleurs fortement baissé de 3,2 millions de barils, au plus bas depuis janvier 2015.

La production américaine s'est quant à elle affichée à 9,88 millions de barils par jour, un plus haut depuis que ces statistiques ont commencé à être compilées en 1983.

Elle aurait dû avoir une influence baissière, mais cette production est contre-balancée par une croissance mondiale qui devrait soutenir la demande d'or noir.

Le Fonds monétaire international a tablé lundi sur une progression de la croissance mondiale de 3,9 % cette année et l'an prochain, contre 3,7 % initialement prévus pour ces deux années.

«Bien que le FMI évoque quelques difficultés, ces prévisions sont très favorables à la hausse des prix du pétrole», a commenté Phil Flynn de Price Futures Group.

Ces prévisions sont accompagnées de propos optimistes de certains dirigeants de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de leurs partenaires, dont la Russie, au sujet de leur accord de réduction de la production de brut destiné à rééquilibrer le marché et soutenir la hausse des prix.

L'Arabie saoudite a récemment annoncé son souhait de prolonger cet accord au-delà de la fin 2018.

«Il semble que l'allié historique des États-Unis aime travailler avec la Russie, car ces deux pays ont tout intérêt à maintenir les prix du pétrole à un niveau élevé», a commenté M. Flynn.