Le prix du pétrole new-yorkais a terminé en légère hausse mercredi, profitant des effets d'une vague de froid qui a touché plusieurs raffineries dans le sud des États-Unis, en attendant le rapport sur les réserves de brut dans le pays.

Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février, référence américaine du brut, a gagné 24 cents pour clôturer à 63,97 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a terminé à 69,38 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 23 cents par rapport à la clôture de mardi.

Les cours américains «ont été portés par les cours des produits raffinés comme l'essence», a avancé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

«À cause du froid, plusieurs raffineries situées le long des côtes du Golfe du Mexique, autour de la Nouvelle-Orléans notamment, ont fait face à des coupures d'électricité», a-t-il expliqué en soulignant qu'à Houston, où il est basé, il faisait -7 degrés celsius, une température plus vue depuis 1996.

Les perturbations sur les raffineries impliquent une baisse de la production de produits distillés. Et le contrat à terme de référence sur l'essence aux États-Unis s'est apprécié mercredi de 1,09%.

Le baril de brut new-yorkais avait pourtant démarré la séance en baisse.

«Le pétrole a récemment atteint des plus hauts, cela avait déclenché des prises de bénéfices, mais la récente baisse peut aussi être vue comme une opportunité d'achat», a résumé David Madden, analyste chez CMC Markets.

«On ressent un peu d'hésitation, car le marché est techniquement dans une situation où le nombre de paris à la hausse est très important, les fonds d'investissements spéculatifs en détenant notamment un montant record, mais en même temps la demande reste solide», a rappelé Phil Flynn de Price Futures Group.

Accélération du schiste

«Les observateurs sont aussi partagés sur ce que dévoilera le rapport sur le niveau des réserves de brut aux États-Unis qui sera diffusé jeudi, certains prévoyant une nouvelle baisse quand d'autres s'attendent à un rebond», a-t-il ajouté.

Selon la médiane d'un consensus d'analystes compilé par Bloomberg, les réserves de brut arrêtées au 12 janvier pourraient avoir reculé de 3 millions de barils, tandis que celles d'essence auraient augmenté de 3,98 millions de barils et celles de produits distillés (fioul de chauffage et diesel) de 2 millions de barils.

Les cours de l'or noir ont grimpé au cours des derniers mois, en raison notamment des efforts de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de ses dix partenaires, dont la Russie, qui se sont engagés à limiter leur production pour rééquilibrer le marché mondial.

Mais les entreprises privées américaines ne sont pas engagées dans cet accord.

Selon un rapport de l'Agence américaine de l'Énergie paru mardi, la production de pétrole de schiste aux États-Unis devrait ainsi augmenter de 111 000 barils par jour en février.

«La production de pétrole de schiste augmente désormais aussi rapidement qu'en 2014», quand l'arrivée sur le marché de cette nouvelle source de pétrole et l'obstination de l'OPEP à produire sans retenue avaient fait plonger les cours du brut, a remarqué Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.