Le prix du pétrole new-yorkais, qui évolue près de son plus haut niveau en trois ans, accentuait légèrement sa progression à l'ouverture jeudi, les investisseurs anticipant l'annonce d'une baisse des réserves de brut.

Vers 9h10, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février, référence américaine du brut, prenait 11 cents et s'échangeait à 61,74 dollars sur le New York Mercantile Exchange.

Comme le baril de Brent coté à Londres, le baril new-yorkais a atteint mercredi son plus haut niveau en clôture depuis décembre 2014. Les cours ont continué à grimper jeudi pour atteindre vers 2h40 leurs plus haut en séance depuis mai 2015, à 62,21 dollars le baril de WTI et 68,27 dollars le baril de Brent.

«Le marché réagit ce (jeudi) matin au rapport de l'API (la fédération professionnelle du secteur pétrolier aux États-Unis) publié mercredi soir qui a montré une forte baisse des stocks de pétrole brut ainsi qu'une progression des réserves d'essence et de produits distillés», a estimé Kyle Cooper d'IAF Advisors en mettant en avant la hausse des prix du brut et la baisse du prix des produits raffinés.

«Mais la réaction reste limitée, car le rapport de l'API s'est souvent montré en décalage ces derniers temps par rapport au rapport officiel de l'Agence américaine de l'Énergie, attendu en cours de séance», a-t-il souligné.

«De plus, le rapport sur la dernière semaine de l'année n'est en général pas à prendre au pied de la lettre, car les entreprises, pour des raisons fiscales, ont tendance à bouger leurs stocks en fonction de ce qui les arrange», a-t-il ajouté.

Selon les prévisions des analystes interrogés par Bloomberg, les réserves de brut auraient baissé de 4,7 millions de barils la semaine dernière, tandis que celles d'essence se seraient étoffées de 2 millions de barils et celles de produits distillés auraient augmenté de 500 000 barils.

Les marchés restaient par ailleurs attentifs à l'évolution de la situation en Iran, où, après plusieurs jours de troubles dans le pays, la capitale Téhéran et la plupart des villes de province ont passé une deuxième nuit calme.

«L'Iran s'est efforcée de montrer que ses infrastructures pétrolières n'étaient pas menacées», ont noté les analystes de JBC Energy, pour qui le risque provient plutôt des tensions ravivées avec les États-Unis.

«Mi-janvier est la date limite pour que l'administration américaine prolonge l'accord qui permet à l'Iran d'exporter du pétrole vers certains grands consommateurs asiatiques, notamment le Japon», ont-ils rappelé.