Le pétrole coté à New York et à Londres a terminé en baisse mardi, sous l'effet de prises de bénéfices, après avoir atteint la veille un plus haut depuis la mi-2015.

Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en décembre, référence américaine du brut, a perdu 15 cents pour terminer à 57,20 dollars sur le New York Mercantile Exchange.

Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a perdu 58 cents pour finir à 63,69 dollars.

«La tentation de liquider une partie de ses investissements est élevée. C'est classique au lendemain de fortes progressions», a expliqué Bill O'Grady de Confluence Investment.

Mais «le baisse est très légère par rapport à la hausse de 1,71 dollar connue la veille (sur le WTI) car la pression demeure très forte en Arabie saoudite», a ajouté James Williams de WTRG Economics.

Le Brent avait quant à lui connu une progression de 2,20 dollars lundi.

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a accusé l'Iran d'implication dans la fourniture de missiles aux Houthis, les rebelles du Yémen, ce qui constitue, selon lui, une agression militaire directe contre son pays. «Cela pourrait être considéré comme un acte de guerre», a-t-il dit.

«Un de ses ministres a fait un commentaire similaire sur le Hezbollah libanais. La question est: est-ce qu'ils le pensent vraiment? Une chose est sûre: s'il devait y avoir une interruption dans la production saoudienne à la suite d'un conflit militaire, il n'y aurait pas de capacité de réserve pour pallier ce manque», a analysé M. Williams.

Réserves de pétrole américaines

Les rebelles chiites houthis ont affirmé quant à eux n'avoir reçu aucun missile iranien, menaçant néanmoins de tirer d'autres missiles sur les «ports, les aéroports, les postes frontaliers et les installations vitales» en Arabie saoudite et aux Emirats arabes en cas de maintient du blocus que Riyad vient de durcir contre le pays.

«Les marchés ont dû intégrer un risque plus important, et le prince ben Salmane (qui a accru son contrôle du pouvoir lors de la purge, ndlr) soutient également l'extension de l'accord (sur) des baisses de production de l'OPEP au-delà de mars 2018», a expliqué Lee Hardman, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi UFJ.

L'accord prévoyant une baisse de la production, qui lie l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et d'autres producteurs, dont la Russie, vise à limiter l'offre mondiale pour rééquilibrer le marché et faire remonter les prix.

Une extension de l'accord devrait être discutée entre l'OPEP et ses partenaires le 30 novembre à Vienne.

Les marchés attendaient par ailleurs la publication mercredi des données officielles du Département américain de l'Energie (DoE) sur les réserves des États-Unis.

Pour la semaine achevée le 3 novembre, les analystes tablent sur une baisse de 2,7 millions de barils des réserves de brut, de 1,9 million de barils des réserves d'essence, et de un million de barils des réserves de produits distillés, selon la médiane d'un consensus compilé par Bloomberg.