Le géant pétrolier américain Chevron a annoncé vendredi suspendre «temporairement» ses opérations au Kurdistan irakien, région secouée par des tensions entre Bagdad et les indépendantistes kurdes.

«Nous continuons de surveiller la situation dans la région du Kurdistan en Irak» et «décidé de suspendre temporairement [nos] opérations», a indiqué par courriel à l'AFP un porte-parole.

«Nous sommes en contact régulier avec le gouvernement régional du Kurdistan et espérons reprendre nos opérations aussitôt que les conditions [sur le terrain] le permettent», a-t-il ajouté.

Les autorités irakiennes - dont les forces ont pris le contrôle cette semaine de la province pétrolière disputée de Kirkouk - et la région autonome du Kurdistan sont en crise ouverte depuis le référendum du 25 septembre sur l'indépendance kurde.

Ces tensions entre le gouvernement central irakien et les indépendantistes kurdes mettent les majors présentes dans cette région pétrolière de Kirkouk dans une position délicate.

Passant outre la désapprobation de Bagdad, le russe Rosneft a annoncé avoir signé un accord prévoyant de payer jusqu'à 400 millions de dollars aux autorités kurdes pour exploiter les vastes ressources de la région en hydrocarbures.

Dénonçant cet accord, Bagdad a par ailleurs sommé la compagnie British Petroleum (BP) de revenir «au plus vite» dans la région.

BP avait signé un contrat d'études en 2013 sur un champ kurde, mais avait dû cesser son travail après que les combattants locaux (peshmergas) se furent emparés des champs l'année suivante, profitant du chaos né de l'offensive éclair du groupe État islamique (EI) en Irak.