Le Fonds de solidarité FTQ a annoncé, à l'occasion de son assemblée générale annuelle des actionnaires, samedi, à Montréal, qu'il s'est départi de ses placements dans le secteur du charbon.

L'investisseur institutionnel a ajouté à sa liste de titres exclus dix entreprises disposant de réserves de charbon pour la production d'énergie.

Le Fonds soutient que ces mesures s'ajoutent à des investissements «qui favorisent la transition énergétique», comme l'acquisition de 22,9 millions de dollars en obligations vertes du gouvernement québécois.

Le Fonds de solidarité a également investi dans l'entreprise d'autobus scolaires électriques Lion et dans Enerkem, qui produit des biocarburants à partir de déchets.

Ces mesures lui ont valu les félicitations de Greenpeace et de la Fondation David Suzuki.

Par communiqué, le responsable de la campagne climat et énergie de Greenpeace Canada, Patrick Bonin, a avancé que le Fonds se positionne ainsi en tant que «chef de file» et a invité les autres banques et investisseurs à lui emboîter le pas en tournant le dos aux combustibles fossiles.

Le président et chef de la direction du Fonds de solidarité FTQ, Gaétan Morin, a remercié les deux organisations écologistes. «On les remercie de leur appui et de comprendre que ça doit se faire par étapes et que ça va prendre quelques années», a-t-il commenté

En entrevue à La Presse canadienne, Gaétan Morin a insisté sur l'importance de la transition vers un portefeuille complètement neutre en matière d'émissions de gaz à effet de serre.

«Voilà un premier geste qu'on va poser et on va continuer d'analyser l'effet et les répercussions sur les emplois et sur le rendement à nos actionnaires», a précisé M. Morin.

Rappelant la mission «d'investisseur socialement responsable» que s'est donnée l'institution, son président soutient qu'il doit tenir compte «des milliers d'emplois qui dépendent du raffinage du pétrole».

Gaétan Morin souligne aussi que le fonds demeure un fiduciaire des économies de retraite de ses actionnaires et qu'il doit s'assurer de leur offrir un bon rendement.

«On fait des simulations avec les marchés boursiers, on observe l'effet d'un portefeuille qui pourrait être éventuellement complètement vert», révèle M. Morin qui refuse de s'engager sur un échéancier.

Lorsqu'on lui demande si l'avenir des marchés boursiers passe par l'économie verte, Gaétan Morin répond que «peu importe ce qu'en pensent certains détracteurs sur la planète, il faut aller vers ça pour nos enfants et nos petits-enfants».

Le Fonds, qui avait un actif net de 13,1 milliards en date du 31 mai dernier, compte plus de 645 000 actionnaires-épargnants.