Le prix du baril de pétrole a ouvert en hausse à New York mercredi, toujours sous l'influence des tensions géopolitiques au Kurdistan et de la publication la veille des stocks de brut aux États-Unis.

Vers 9h30, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en novembre, référence américaine du brut, avançait de 47 cents à 52,61 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

«Les conséquences du référendum d'indépendance au Kurdistan sont encore très floues», a réagi Bill O'Grady, de Confluence Investment. Les Kurdes ont voté lundi massivement pour le «oui» lors d'un référendum d'indépendance.

Après avoir menacé de couper les exportations de pétrole qui transitent par la Turquie, Ankara a décidé de ne traiter qu'avec le gouvernement de Bagdad concernant les exportations pétrolières, a indiqué le bureau du premier ministre irakien jeudi.

«Bonne chance à eux. La Turquie peut toujours essayer de négocier avec l'Irak, mais Bagdad ne contrôle pas le pétrole kurde qui transite par la Turquie. À moins que l'Irak ne décide d'envahir le Kurdistan», a expliqué M. O'Grady. Plus de 500 000 barils kurdes transitent chaque jour par la Turquie, notamment à destination du marché européen. Une partie est consommée par Ankara.

Les prix étaient également soutenus par la publication mercredi des réserves de pétrole brut aux États-Unis par le Département américain de l'Energie (DoE).

Les stocks ont reculé de 1,8 million de barils pour la semaine achevée le 22 septembre, selon les données publiées par le Département américain de l'Énergie (DoE).

«C'est attribuable à l'augmentation de 1 million de barils par jour des opérations de raffinage, maintenant que les raffineries de la côte du golfe du Mexique remontent en puissance après l'ouragan Harvey», a analysé Commerzbank.

«Les opérations de raffinage ont été remises d'aplomb plus rapidement qu'on ne le pensait», a confirmé M. O'Grady.

«L'autre enseignement de ces statistiques est la demande forte pour le diesel, sans doute car la zone caribéenne est en train de remettre les générateurs en marche. La période des moissons aux États-Unis est aussi un facteur fort de consommation de diesel», a estimé M. O'Grady. Les moissons de soja et de maïs battent leur plein actuellement aux États-Unis.

La publication de ces statistiques a également été marquée par une hausse des exportations de brut américain, à 1,5 million de barils par jour. Ce qui explique en partie la réduction de l'écart entre le Brent et le WTI mercredi après la publication du DoE.

«Le pétrole américain est devenu plus attractif aux yeux des acheteurs étrangers, ce qui n'est pas surprenant au vu de la différence de prix entre le WTI et le Brent», a réagi Commerzbank.