Un nouveau rapport du Centre pour l'innovation dans la gouvernance internationale (CIGI) s'interroge sur la nécessité de construire de nouveaux pipelines pour assurer le transport de la production des sables bitumineux jusqu'aux rivages pour qu'elle soit exportée.

Selon Jeff Rubin, membre principal du CIGI et ancien économiste en chef de la Banque CIBC, l'affirmation voulant qu'une plus grande capacité pour le transport fasse grimper les prix n'est pas soutenue par les conditions passées ou actuelles du marché.

Les prix du bitume sur les marchés étrangers sont encore moins élevés qu'en Amérique du Nord, alors il n'y a pas de justification économique pour l'ajout de pipelines jusqu'aux rivages ou pour la croissance de la production des sables bitumineux, a expliqué mercredi M. Rubin. Les engagements internationaux visant la réduction des émissions de carbone dans les trois prochaines décennies réduiront en outre la taille des marchés du pétrole, a-t-il ajouté.

L'exploitant de canalisations TransCanada a récemment demandé à l'Office national de l'Énergie (ONÉ) d'interrompre son évaluation du projet d'oléoduc Énergie Est. L'entreprise veut d'abord étudier les changements apportés par l'organisme de réglementation à son processus d'évaluation environnementale, qui tiendra désormais compte de la production indirecte de gaz à effet de serre des projets.

M. Rubin recommande à l'ONÉ de s'appuyer sur la «décarbonisation» rapide de l'économie mondiale pour faire ses prévisions sur la demande pour le pétrole et d'utiliser le cours de référence du pétrole brut lourd du Western Canadian Select lorsqu'elle évalue des projets.

Le rapport note aussi que les régimes de retraite devraient soumettre leurs investissements à long terme dans les sables bitumineux à des tests de résistance simulant la décroissance attendue de la consommation mondiale.