Le pétrole coté à New York a terminé en nette hausse mardi, les investisseurs misant sur un regain de demande pour le brut américain au fur et à mesure que les raffineries fermées au passage de l'ouragan Harvey reprennent progressivement leur activité.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine, a pris 1,37 dollar pour clôturer à 48,66 dollars sur le contrat pour livraison en octobre au New York Mercantile Exchange (Nymex).

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a terminé à 53,38 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,04 dollar par rapport à la clôture de lundi.

«De nombreuses raffineries avaient fermé au passage de l'ouragan Harvey, faisant baisser la demande de brut et réduisant la production d'essence», a rappelé Kyle Cooper, d'IAF Advisors. «Le cours du brut avait chuté, celui de l'essence avait bondi», a-t-il rappelé.

«Il semblerait que les raffineries concernées n'aient subi aucun dommage structurel majeur, en tout cas aucun problème les affectant à long terme», a souligné M. Cooper. «Aussi le marché revient aux niveaux où il était auparavant».

Le gallon d'essence (3,8 litres) pour livraison en octobre échangé sur le marché new-yorkais, qui avait bondi la semaine dernière, se repliait ainsi mardi vers 15h15 de 3,10% à 1,6937 dollar.

Selon un relevé effectué lundi après-midi par le département américain de l'Energie, quatre raffineries de la zone du Golfe du Mexique étaient encore fermées. Mais huit raffineries étaient en train de redémarrer leur activité et quatre autres opéraient partiellement.

Russie et Arabie saoudite

Toutefois, si les investisseurs s'attendent maintenant à une baisse des stocks de brut américains, «ce n'est pas cette semaine qu'on le verra», a prévenu Mike Lynch, de SEER.

Les marchés devront exceptionnellement attendre jeudi pour prendre connaissance des données du Département américain de l'Energie (DoE) sur les réserves des États-Unis, la publication du rapport ayant été reporté d'une journée en raison d'un jour férié lundi aux États-Unis.

Qui plus est, les investisseurs surveillent le passage de l'ouragan Irma, qui frappe les Caraïbes et pourrait toucher la Floride.

«Par ailleurs, la Russie aurait réduit sa production de pétrole encore plus que son objectif, une information qui arrive après que le ministre russe de l'Energie a affirmé avoir rencontré son homologue saoudien pour envisager d'étendre encore l'accord de baisse de la production», ont relevé les analystes de PVM.

La Russie, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et d'autres grands pays producteurs ont établi fin 2016 un accord leur fixant des objectifs de production afin de limiter leurs extractions et de permettre d'écluser les abondantes réserves mondiales afin de tenter de redresser les prix.

Autre facteur positif pour les cours, «l'Arabie saoudite a relevé les prix de son pétrole léger pour livraison en octobre», ont remarqué les experts de Commerzbank. «Cela laisse penser que la demande de pétrole reste solide.»

Certains analystes estiment toutefois que cette hausse, qui vise les clients asiatiques, est plutôt liée au projet d'introduction en Bourse d'Aramco, le groupe public pétrolier saoudien, dont la valorisation sera liée au niveau des cours.

«Il n'y a aucune chance que l'Arabie saoudite laisse les prix flancher avant cette opération boursière, et c'est pour cela qu'ils sont prêts à réduire les exportations et à relever leur prix», a estimé Bjarne Schieldrop, de SEB.