Alors que la renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) mobilise l'attention du Canada et des États-Unis, l'Union des municipalités du Québec (UMQ) a envoyé une lettre aux 100 sénateurs du Congrès américain, mercredi, pour leur enjoindre de mettre de la pression afin de régler le conflit du bois d'oeuvre.

Le vice-président de l'UMQ et maire de Drummondville, Alexandre Cusson, espère que le dossier puisse se régler rapidement. «Il faut être réaliste, je ne pense pas que ça arrive demain, mais on pourrait y arriver rapidement», a-t-il commenté en entrevue avec La Presse Canadienne.

Les municipalités ont choisi de s'adresser aux sénateurs américains parce qu'ils ont «de l'influence dans le dossier», selon ce qu'a constaté l'UMQ après avoir dépêché une délégation à Washington en mai dernier.

Bien qu'ils soient influents, ces sénateurs seraient toutefois mal informés sur les particularités du régime forestier québécois, d'après M. Cusson. «Le système québécois est calqué sur le système de 16 États américains. C'est très différent du système de la Colombie-Britannique», souligne le signataire de la lettre.

Dans la missive, on peut lire que le Québec a adopté «des réformes radicales» dans son régime forestier en 2013. Ces réformes ont «introduit un processus d'enchères» qui se compare à celui en vigueur dans les 16 États auxquels le vice-président de l'UMQ fait référence.

Confiant d'arriver à une entente

Malgré toute l'attention accordée à la renégociation de l'ALÉNA, Alexandre Cusson est persuadé que le gouvernement du Canada pourra «gérer deux dossiers en même temps». «Le gouvernement du Canada nous a assuré que c'était une priorité et que c'était traité comme un dossier individuel», rapporte le maire de Drummondville.

Il se dit confiant qu'une entente sera signée à court terme, et ce, pour deux raisons. «Un, les Américains ne peuvent pas suffire à leur propre demande de bois. Deux, nous sommes leur partenaire principal au niveau économique», énumère-t-il.

Alexandre Cusson ajoute que les sanctions déjà adoptées par les États-Unis ont commencé à causer des dommages des deux côtés de la frontière. «Il y a des prix de maisons qui augmentent aux États-Unis et des pertes d'emplois au Québec», affirme le vice-président de l'UMQ, qui croit fermement que la solution se trouve dans une entente négociée.

Dans la lettre envoyée aux sénateurs, l'UMQ souligne que la crise «touche directement la classe moyenne des deux pays».

Pour cette raison, les municipalités implorent les sénateurs de faire pression afin de régler ce conflit qui perdure depuis 35 ans. Alexandre Cusson croit cependant que le lobby des producteurs de bois des États-Unis ne souhaite pas que le dossier se règle.