Les cours du pétrole ont signé une légère hausse vendredi, finissant sur une bonne note une mauvaise semaine où les cours ont souffert de l'importance des stocks américains.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a pris 19 cents à 45,83 dollars sur le contrat de référence pour livraison en juillet au New York Mercantile Exchange (Nymex).

Sur la semaine, le baril a perdu 3,8% de sa valeur, ce qui porte sa chute depuis le sommet de l'Organisation des pays exportateurs (OPEP) de pétrole fin mai à 11%.

Vendredi, «les marchés du pétrole ont calmement tourné au ralenti avec de faibles volumes d'ajustements de portefeuille avant le week-end, réussissant à regagné une certain équilibre après le décrochage de mercredi, mais sans retrouver sa confiance antérieure», a commenté Tim Evans de Citi dans une note.

Après deux mois de baisse continue, les réserves américaines de brut sont reparties à la hausse selon les chiffres publiés mercredi par le département américain de l'Énergie (DoE).

Conjugué à une hausse des stocks d'essence et de produits distillés cela a soulevé «de nouveaux doutes sur l'efficacité de la réduction de la production de l'Opep», ont commenté les analystes de Commerzbank dans une note.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et dix autres pays se sont entendus pour réduire leur production jusqu'en mars 2018 mais le marché est à court de signes démontrant que cela permet de résorber concrètement l'excès d'offre qui plombe les cours.

«Les exportations maritimes de pétrole ont été en hausse en mai, poussées par la production des pays non-membres de l'OPEP ainsi que par les deux pays du cartel qui ont été exemptés d'un quota», ont ainsi relevé les analystes de Morgan Stanley.

Certains producteurs, comme les États-Unis, ne sont pas tenus par cet accord, et deux pays du cartel, le Nigeria et la Libye, ont été dispensés de réduire leurs extractions du fait des troubles politiques qui pesaient sur leur production.

La production nigériane devrait d'ailleurs encore profiter de la reprise des activités de Shell au terminal pétrolier de Forcados dans le sud-est du pays.

«Le résultat, c'est qu'il est probable que 200 000 à 250 000 barils supplémentaires par jour parviennent sur le marché. Si c'est le cas, le Nigeria aura plus ou moins retrouvé sa production normale», ont continué les experts de Commerzbank.

Pour la semaine à venir, «il pourrait y avoir toujours une pression à la baisse, surtout si l'on a de nouveau des chiffres peu engageants d'une manière ou d'une autre sur les stocks», a pronostiqué Kyle Cooper de IAF Advisors.