Les cours du pétrole ont terminé en très légère baisse jeudi à New York, parvenant à freiner leur dégringolade de la veille face à l'importance des stocks aux États-Unis.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a perdu 8 cents à 45,64 dollars sur le contrat pour livraison en juillet au New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a reculé de 20 cents, à 47,86 dollars, sur le contrat pour livraison en août à l'Intercontinental Exchange (ICE).

Les cours ont évolué en dents de scie jeudi avant de revenir proches de leur point de départ.

Mercredi, ils avaient accusé une baisse de plus de deux dollars à la suite d'une hausse inattendue des stocks de brut aux États-Unis qui, conjuguée à une progression des réserves d'essence et de produits distillés, a renforcé les craintes d'un excès d'offre.

«On a eu des chiffres des stocks poussant à la baisse des prix mais il y a des troubles au Moyen-Orient (...) et les importations chinoises sont favorables aux cours», a énuméré Mike Lynch de Strategic Energy & Economic Research avant de conclure: «tout cela s'équilibre maintenant».

Les cours ont fini juste au-dessus de leur niveau le plus bas en clôture en un peu plus d'un mois.

La hausse des stocks américains fait craindre que l'offre continue de dépasser la demande malgré les efforts de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui a prolongé son accord de baisse de production jusqu'en mars 2018.

C'est d'ailleurs cette prolongation décidée le 25 mai et jugée pas assez ambitieuse par les marchés qui a imprimé une tonalité morose au marché, le baril ayant depuis perdu plus de 11% de sa valeur.

«Nous ne pensons pas que la prolongation de neuf mois des quotas actuels soit suffisante pour atteindre l'objectif de l'OPEP de revenir au niveau moyen des stocks (mondiaux) sur les cinq dernières années», a commenté James Williams de WTRG dans une note.

Production nigériane

«En revanche, la chute de la production de brut est pour ainsi dire restée sans suite», ont relevé les experts de Commerzbank.

Les extractions américaines ont reculé de 24 000 barils par jour alors qu'elles ont fortement progressé depuis l'automne, dopées par un regain de la production de pétrole de schiste.

«Ce n'est pas encore une tendance», a relativisé Oliver Sloup, jugeant que le marché allait se montrer très attentif à tout signe sur le sujet.

Autre facteur guère favorable aux cours jeudi, le géant anglo-néerlandais Shell a annoncé avoir repris ses activités sur le terminal de Forcados, dans le sud-est du Nigeria, après plusieurs mois de fermeture dus à des attaques répétées par des groupes armés.

Membre de l'OPEP, le Nigeria a été exempté de quotas car il cherche à faire repartir sa production au moment où la situation dans la région du Delta semble s'apaiser à la suite des négociations engagées entre les rebelles et le gouvernement.