Les stocks de pétrole brut ont progressé de manière inattendue la semaine dernière aux États-Unis, selon des chiffres publiés mercredi par le département américain de l'Energie (DoE), ce qui entrainait une chute des cours.

Lors de la semaine achevée le 2 juin, les réserves commerciales de brut ont progressé de 3,3 millions de barils pour atteindre 513,2 millions alors que les analystes interrogés par l'agence Bloomberg tablaient de façon médiane sur une baisse de 3 millions.

Les chiffres du DoE contredisent également les estimations de la fédération privée American Petroleum Institute (API), qui annonçaient une chute des stocks de brut encore plus marquée que les experts de Bloomberg.

À ce niveau, les réserves commerciales de brut s'inscrivent en hausse de 2,3% par rapport à la même époque de 2016 et restent dans la moitié supérieure de la fourchette moyenne pour cette période.

En tenant compte d'un nouvel abaissement des réserves stratégiques, les stocks totaux de pétrole brut ont augmenté de 1,6 million de barils.

Du côté des réserves d'essence, le DoE a annoncé une hausse de 3,3 millions de barils, tandis que les économistes compilés par Bloomberg prévoyaient une augmentation moins marquée, de 900 000 barils.

Elles affichent une hausse de 0,3% par rapport à la même période de l'année précédente et passent au-dessus de la limite supérieure de la fourchette moyenne à cette époque.

La production recule

Les stocks de produits distillés (fioul de chauffage...) ont monté de 4,4 millions de barils, soit bien plus que la progression de 500 000 barils anticipée par les analystes de Bloomberg.

Ils sont en recul de 0,2% par rapport à la même époque de 2016 tout en s'approchant de la limite supérieure de la fourchette moyenne pour cette période.

Très surveillée par les analystes dans un contexte d'accélération persistante de l'activité des compagnies aux États-Unis depuis l'automne, la production américaine a accusé un recul de 24 000 barils par jour (b/j), à 9,318 millions de barils par jour (mbj).

Également scrutés, puisqu'ils servent de référence à la cotation du pétrole à New York, les stocks de brut du terminal de Cushing en Oklahoma ont de nouveau reculé, de 1,4 million de barils à 63,4 millions.

Toutes catégories confondues, mais sans prendre en compte la diminution des réserves stratégiques, les stocks américains de produits pétroliers ont progressé de 15,5 millions de barils.

Les raffineries américaines ont un peu ralenti la cadence, fonctionnant à 94,1% de leurs capacités contre 95,0% la semaine précédente.

Du côté de la demande, sur les quatre dernières semaines, les États-Unis ont consommé en moyenne 20,1 mbj de produits pétroliers, soit une baisse de 1,2% par rapport à la même époque de 2016.

Pendant la même période, la demande d'essence a baissé de 0,7% et celle de produits distillés a progressé de 1,8%, dans les deux cas sur un an.

Déjà mal orienté depuis l'ouverture, le marché du pétrole accélérait fortement sa baisse après la publication de ces chiffres.

Vers 11h05, le cours du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, perdait 2,09 dollars à 46,10 dollars sur le contrat pour livraison en juillet au New York Mercantile Exchange (Nymex).