Les cours du pétrole ont terminé en forte baisse mercredi après l'annonce d'une hausse inattendue des stocks de brut aux États-Unis ravivant la crainte d'un excès d'offre.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine a chuté de 2,47 dollars à 45,72 dollars sur le contrat pour livraison en juillet au New York Mercantile Exchange (Nymex).

Le prix de clôture s'est affiché de longues minutes après son horaire habituel. Contacté par l'AFP, un porte-parole du Nymex a expliqué ce délai par «un problème technique qui (en) a retardé la diffusion».

À Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a reculé de 2,06 dollars, à 48,06 dollars, sur le contrat pour livraison en août à l'Intercontinental Exchange (ICE).

«Le principal moteur aujourd'hui a été le rapport sur le pétrole du Département américain de l'Énergie (DoE)», a commenté James Williams de WTRG.

Lors de la semaine achevée le 2 juin, les réserves commerciales de brut ont progressé de 3,3 millions de barils alors que les analystes interrogés par l'agence Bloomberg tablaient de façon médiane sur une baisse de 3 millions.

Cette hausse inattendue des stocks intervient à un moment de l'année où «les stocks de brut ont normalement tendance à baisser», a relevé M. Williams.

Les réserves d'essence et de produits distillés ne sont pas venues au secours des prix puisqu'elles ont largement plus augmenté que prévu.

Tensions dans le Golfe

La hausse des réserves américaines est un des indicateurs que l'offre continue de dépasser la demande malgré les efforts de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui a prolongé son accord de baisse de production jusqu'en mars 2018.

«En plus de larges hausses des réserves, les données du DoE sur la demande sont également mauvaises. Ce rapport était décidément négatif, et les prix ont réagi en conséquence», a complété Torbjorn Kjus, analyste chez DNB Markets.

Sur le plan international, les Gardiens de la révolution, l'armée d'élite iranienne, ont accusé les États-Unis et l'Arabie saoudite d'être «impliqués» dans les attentats de Téhéran qui ont fait treize morts et ont été revendiqués par le groupe djihadiste État islamique (EI).

L'Arabie saoudite et l'Iran, rivaux régionaux, sont respectivement le premier et le deuxième producteur de l'OPEP.

Cet attentat s'ajoute à un contexte déjà tendu dans cette région riche en pétrole. Plusieurs pays arabes, emmenés par l'Arabie saoudite, ont rompu avec le Qatar, petit producteur de l'OPEP, l'accusant de soutenir le terrorisme et lui reprochant de se rapprocher de Téhéran.

«Je ne vois pas ces troubles avoir un impact sur l'offre de pétrole», a avancé Andy Lipow.

Au cours des dernières séances, les analystes se sont interrogés sur les conséquences que ces tensions dans le Golfe pouvaient avoir sur la cohésion de l'OPEP.

«Le Qatar a l'intention de respecter ses obligations issues de l'accord de réduction de la production», ont estimé les experts de Commerzbank dans une note.