Victime de 500 tentatives de piratage par année, Hydro-Québec a conclu lundi une entente de partage d'information avec la société d'État israélienne de production d'électricité.

La Israeli Electric Corporation subit chaque année des millions de cyberattaques. Elle a développé une expertise de pointe pour contrer les pirates.

Les deux entreprises formeront un comité conjoint qui se réunira périodiquement pour échanger des renseignements sur les menaces informatiques.

Le président du conseil d'administration d'Hydro, Michael D. Penner, affirme que la société d'État n'a jamais été paralysée par une attaque. Mais la direction veut éviter à tout prix qu'un pirate ne parvienne à paralyser le réseau.

« C'est la raison d'être derrière tout ça : d'être en avant-garde, de voir les problèmes ou les enjeux avant qu'ils arrivent et d'être préparés, a expliqué M. Penner. Parce que les cyberattaques, elles s'en viennent. Ce n'est pas si elles s'en viennent, c'est juste quand. »

Philippe Couillard, qui parraine la mission économique en Israël, fait valoir qu'Hydro a intérêt à renforcer son expertise en matière de cybersécurité. Si la société d'État devait être paralysée par une attaque, une partie importante du réseau électrique nord-américain en subirait les conséquences. 

« Même les Américains sont intéressés par l'aspect de la sécurité de notre réseau électrique parce qu'ils en dépendent également dans une partie importante de leur pays », a-t-il indiqué.

« Des amis communs »

Le vice-président de la Israeli Electric Corporation, Yosi Schnek, affirme que la menace de cyberattaques varie d'un endroit à l'autre.

« Je suis certain que nous avons des amis en commun », a-t-il toutefois convenu.

Au début de l'année, un client américain d'Hydro-Québec, Burlington Electric, a découvert dans un de ses ordinateurs un code associé à l'opération de piratage Grizzly Steppe.

Un autre distributeur d'électricité du Vermont, Green Mountain Power, a procédé à une révision complète de ses systèmes informatiques à la suite de l'incident.

La semaine dernière, le virus WannaCry a fait plus de 200 000 victimes à travers le monde, et a même touché des appareils de l'Université de Montréal.