La poursuite lancée par Produits forestiers Résolu contre le groupe environnemental Greenpeace devra être entendue en Californie, a statué un tribunal américain.

Selon la cour de district du sud de la Géorgie, à Augusta, la société montréalaise n'a pas su démontrer pourquoi sa poursuite de 300 millions $ en vertu de la loi anti-racket devrait être entendue dans l'État du sud des États-Unis.

Greenpeace a estimé qu'il s'agissait d'une victoire majeure, tandis que Résolu a estimé que la décision aurait peu de conséquences.

«Nous avons toujours dit que les activités de Greenpeace en Géorgie représentaient une action légitime pour la protection de la forêt boréale et non pas une conduite criminelle», a affirmé dans un communiqué l'avocat général du groupe environnemental aux États-Unis, Tom Wetterer.

«Nous sommes confiants que lorsque la cour en Californie examinera nos demandes en irrecevabilité, elle parviendra à la même conclusion concernant le travail que nous avons accompli: il s'agit d'une question de liberté d'expression, protégée par le premier amendement (de la Constitution américaine).»

Le vice-président de Résolu, Seth Kursman, a estimé que cette décision aurait peu d'impact sur l'affaire dans son ensemble.

«La cour fédérale de Georgie a refusé de rejeter l'affaire sur le fond, et notre plainte présente une preuve accablante et des déclarations irréfutables qui prévaudront devant n'importe quel tribunal»,  a fait valoir M. Kursman.

La poursuite découle d'une campagne de Greenpeace qui accusait Résolu de détruire les forêts boréales du nord de l'Ontario et du Québec. Greenpeace s'est excusée en mars 2013, expliquant que ses accusations n'étaient pas fondées. Par la suite, Résolu a déposé une poursuite de 7 millions $ en diffamation en Ontario - procédure qui est toujours en cours.

En mai 2016, Résolu a déposé une deuxième poursuite en Géorgie en vertu des lois normalement utilisées pour combattre le crime organisé. La poursuite, qui vise à faire déclarer Greenpeace comme entreprise criminelle, accuse le groupe de tenter de détruire les activités de Résolu.

Le juge en chef de la cour du district sud de la Géorgie, Randal Hall, a décidé que l'affaire devrait être entendue par la cour du district nord de la Californie, puisque ses acteurs clés vivent et travaillent à San Francisco.