Les cours du pétrole ont légèrement baissé mardi, sans dégager de vraie tendance à un moment où les investisseurs essaient de déterminer à quel point l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses partenaires vont maintenir leurs quotas de production.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a perdu 19 cents à 48,66 dollars sur le contrat pour livraison en juin au New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a reculé de 17 cents à 51,65 dollars sur le contrat pour livraison en juillet à l'Intercontinental Exchange (ICE).

«On continue à faire face à des perspectives contradictoires», a résumé James Williams, de WTRG Economics. «La production américaine monte bien plus vite que prévu, mais l'OPEP laisse entendre qu'elle va au moins renouveler ses quotas de production.»

Les membres du cartel s'imposent depuis janvier des plafonds de production, de concert avec des pays extérieurs comme la Russie mais sans la participation des États-Unis.

Alors que ces quotas expirent théoriquement fin juin, le marché voit se multiplier des «propos de (...) pays producteurs en faveur d'une prolongation de leurs baisses de production jusqu'au premier trimestre 2018», a résumé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. «Le Koweït est le dernier pays en date à afficher son soutien à ces plafonds.»

Chiffres américains

En se prononçant mardi en faveur d'une telle prolongation, le Koweït n'a toutefois guère relancé le marché puisqu'il ne fait qu'aller dans le sens d'un communiqué commun de l'Arabie saoudite, membre dominant de l'OPEP, et la Russie, dont la publication avait, elle, largement été saluée en début de semaine par le marché pétrolier.

«Les cours prennent déjà en compte l'idée que l'OPEP va prolonger ces quotas», a jugé M. Williams. «L'incertitude, c'est de savoir si elle envisage de réduire encore plus sa production».

«Tant que l'on n'aura pas des éléments plus concrets de l'OPEP d'ici moins de deux semaines, le marché risque de monter ou de baisser sous le moindre prétexte», a-t-il prévenu, en référence au sommet du cartel le 25 mai.

En attendant, les investisseurs ont pu se mettre sous la dent un rapport mensuel de l'Agence internationale de l'Énergie (AIE), bras énergétique de l'OCDE, mais cette publication n'a guère influé sur les cours.

Ce rapport «réservait peu de surprises», a écrit Tim Evans, de Citi.

En estimant que le marché pétrolier se rapprochait de l'équilibre mais que des efforts restaient à fournir pour réduire les stocks, l'AIE a «fait quelques révisions légèrement défavorables» mais maintenu «un tableau globalement positif», a résumé M. Evans.

Ce sont maintenant «les chiffres hebdomadaires sur l'offre américaine de pétrole qui sont au calendrier des marchés», a-t-il conclu.

Pour la semaine achevée le 12 mai, les analystes tablent sur une baisse des réserves de brut de 2,67 millions de barils, une baisse d'un million de barils de celles d'essence et une baisse de 1,45 million de barils des stocks de produits distillés, selon la médiane d'un consensus compilé par l'agence Bloomberg.