Les cours du pétrole ont terminé en hausse jeudi, poursuivant leur rebond à la suite d'une décrue des stocks américains qui revigore l'espoir d'un rééquilibrage du marché.

Le prix du baril de « light sweet crude » (WTI), référence américaine du brut, a gagné 50 cents à 47,83 dollars sur le contrat pour livraison en juin au New York Mercantile Exchange (Nymex).

« Après la dégringolade, on avait le potentiel pour remonter », a expliqué Kyle Cooper de IAF Adisors.

Mi-avril le brut avait entamé un plongeon de plusieurs semaines qui l'avait amené à perdre jusqu'à 14 % de sa valeur à New York.

« Et maintenant on voit des signes montrant que les stocks américains commencent à baisser », a expliqué Mike Lynch de Strategic Energy and Economic Research, ce qui a déclenché un rebond mercredi.

Alors qu'elles évoluaient il y a quelques mois à des records, les réserves américaines de brut ont baissé pour la cinquième semaine consécutive, a annoncé mercredi le département américain de l'Énergie (DoE).

En plus de ce recul de 5,2 millions de barils, les stocks d'essence et de produits distillés (fioul de chauffage, gazole) ont légèrement décliné.

En revanche, la production américaine a poursuivi sa pente ascendante, profitant toujours du dynamisme des extractions de pétrole de schiste.

« La réduction prononcée des stocks malgré la hausse continue de la production américaine indique une diminution de l'offre sur le marché du pétrole américain. En d'autres termes, les coupes de l'OPEP semblent avoir progressivement un impact », ont commenté les experts de Commerzbank dans une note.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) s'est associée avec onze autres pays, dont la Russie, pour réduire leurs extractions de brut sur les six premiers mois de 2017 afin de faire rebondir un marché souffrant d'un excès d'offre.

« En toile de fond, vous avez les Russes et les Saoudiens (membre dominant de l'OPEP) qui évoquent une prolongation des réductions jusqu'à l'année prochaine », a indiqué Mike Lynch.

L'OPEP et ses partenaires doivent décider des suites à donner à l'accord actuel lors d'un sommet le 25 mai à Vienne.

Le cartel a justement publié jeudi son rapport mensuel dans lequel il relève légèrement la demande mondiale, mais également son estimation de la production des pays producteurs n'appartenant pas à l'OPEP.

« Même si cela affaiblit les perspectives, par rapport à il y a un mois, nous remarquons que cette dernière évaluation avant le sommet du 25 mai renforce les arguments soit en faveur d'une prolongation des limites actuelles de production soit pour des réductions plus importantes afin de rester sur la voie d'un rééquilibre du marché du pétrole », a commenté Tim Evans dans une note.

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