Avec une série de conditions, le gouvernement Couillard a finalement autorisé mercredi Canadian Malartic à aller de l'avant avec l'agrandissement de sa mine d'or à ciel ouvert située à proximité de la municipalité abitibienne.

Ce projet d'agrandissement devrait prolonger de six ans, soit jusqu'en 2028, la durée de vie du gisement aurifère - qui a fait l'objet de critiques depuis 2011 en raison du bruit, de la quantité de poussière ainsi que des vibrations provoquées par son exploitation en plus de maintenir 1250 emplois.

L'entreprise est également autorisée à dévier la route 117 à Malartic sur plusieurs kilomètres.

En ce qui a trait à l'agrandissement de la mine, Canadian Malartic devra respecter neuf nouvelles conditions, dont cinq qui concernent le niveau de bruit ainsi que cinq autres pour la route 117. Il s'agit d'investissements respectifs de 141 millions et 53 millions.

«C'est une annonce importante parce que ce projet est une locomotive importante», a commenté le maire de Malartic, Martin Ferron, au cours d'un entretien téléphonique.

M. Ferron a concédé que le projet ne faisait pas l'unanimité au sein de la municipalité, notamment parce que des résidants ont lancé une action collective contre l'entreprise puisqu'ils disent être affectés par le bruit, notamment.

Selon lui, les travaux d'agrandissement devraient être terminés dans deux ans.

L'automne dernier, le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) avait donné un feu vert conditionnel au projet de Canadian Malartic en formulant une série de conditions, étant donné que le gisement se trouve au coeur de la petite municipalité d'environ 3300 habitants.

Ainsi, les conditions imposées par Québec visent notamment à s'assurer que d'éventuels dépassements sonores ne puissent dépasser plus de 12 % du temps d'exploitation, sans atteindre 55 décibels le jour et plus de 50 la nuit.

«Les conditions sont sévères et rigoureuses, a affirmé M. Ferron. Si tout est bien encadré, il n'y aura pas de problème. Est-ce que cela va satisfaire 100 pour cent des gens? Ce n'est jamais le cas.»

En ce qui a trait à l'extraction, le plafond quotidien est fixé à 241 000 tonnes. L'entreprise estime que la production annuelle de la mine sera de 600 000 onces d'or.

Par voie de communiqué, le directeur général de Canadian Malartic, Serge Blais, a estimé que la décision du gouvernement Couillard marquait un «jalon social et économique important pour Malartic et la région».

«Elle démontre et reconnaît le sérieux et la rigueur de notre projet et de nos démarches», a-t-il souligné.

Quelques recommandations entourant l'agrandissement du gisement de Canadian Malartic

- Un encadrement ainsi que la surveillance du climat sonore pendant les phases de construction et d'exploitation.

- Le dépôt d'un plan d'action afin d'améliorer la performance de la minière en matière de climat sonore.

- La mise en place d'un système de traitement des plaintes liées au niveau de bruit provoqué par l'exploitation de la mine.

- La création d'un programme de surveillance et de suivi environnemental et social ainsi que d'un programme de compensation pour la perte des milieux humides et des habitats du poisson.