Les cours du pétrole ont fini en très légère hausse jeudi, terminant timidement une semaine bien orientée, après une avalanche de données et dans un contexte d'inquiétudes géopolitiques.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a avancé de 7 cents à 53,18 dollars sur le contrat pour livraison en mai au New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a pris 3 cents à 55,89 dollars sur le contrat pour livraison en juin à l'Intercontinental Exchange (ICE).

«Les investisseurs n'ont pas voulu conserver des paris à la baisse pendant le week-end à cause des risques géopolitiques», a avancé Phil Flynn de Price Futures pour expliquer que les cours s'orientent légèrement dans le vert en fin de séance.

L'annonce jeudi de l'utilisation par les États-Unis de leur plus puissante bombe non nucléaire en Afghanistan est venue s'ajouter à un contexte déjà tendu avec la Russie, la Syrie et surtout avec la Corée du Nord.

Certains experts redoutent que la Corée du Nord réalise un sixième essai nucléaire qui pourrait coïncider avec le 105e anniversaire, samedi, de la naissance de Kim Il-Sung, premier dirigeant du régime.

Concernant les nouvelles propres au marché pétrolier, «on a vu le décompte des puits américains encore augmenter cette semaine, ce qui a poussé certains investisseurs à encaisser leurs bénéfices», a mis en avant Phil Flynn.

Doutes sur la demande

La reprise de la production américaine, dont le nombre de puits en activité est un indicateur avancé, menace les efforts de réduction de l'offre engagés par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et d'autres producteurs depuis janvier pour une période initiale de six mois.

L'Agence Internationale de l'Énergie (AIE) anticipe d'ailleurs une progression des extractions aux États-Unis cette année, selon un rapport publié jeudi.

En parallèle, l'agence basée à Paris a révisé à la baisse ses prévisions de demande mondiale pour l'année, qui devrait progresser à un rythme moins élevé que l'année précédente.

«Cette agence a tendance à sous-estimer la demande donc il a une marge d'erreur possible à la hausse», a nuancé Phil Flynn.

À ce sujet, les analystes de Commerzbank s'interrogeaient sur la signification d'une hausse des importations chinoises de brut au premier trimestre.

«Cela suggère que la demande de pétrole de la Chine reste ferme. Cependant, la question émerge de savoir si les coupes dans la production se traduisent bien par une réduction de l'offre», se sont-ils demandé dans une note.

Le rapport de l'AIE, mais aussi celui de l'OPEP la veille, ont toutefois fourni de nouveaux signes rassurants sur le respect des quotas de production par les membres l'OPEP au mois de mars.

Au cours de cette semaine raccourcie d'une séance, les marchés restant fermés pour Vendredi saint, les cours ont progressé de 1,80% à New York, et signent leur troisième hausse hebdomadaire de suite.

Les investisseurs continuent par ailleurs de surveiller les évolutions du dollar, qui s'est repris, après sa chute de la veille dans la foulée de déclarations du président américain Donald Trump jugeant son niveau trop élevé.

Le brut est libellé en dollar et a tendance à souffrir de toute hausse du billet vert qui renchérit son prix pour les opérateurs utilisant d'autres devises.