Les cours du pétrole ont ouvert en très légère hausse jeudi à New York, résistant à un rapport peu engageant de l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) qui prédit une croissance plus modérée de la demande en 2017.

Vingt-cinq minutes après l'ouverture de la Bourse Nymex, le prix du baril de light sweet crude (WTI) prenait 15 cents à 53,26 dollars sur le contrat pour livraison en mai.

«L'AIE, même si elle a dit que l'on se rapprochait de l'équilibre (du marché), a révisé sa prévision de demande pour cette année», a indiqué l'analyste Matt Smith de ClipperData.

L'AIE, basée à Paris, anticipe désormais une hausse de 1,3 million de barils par jour (mbj) à 97,9 mbj de la consommation mondiale d'or noir, contre une prévision précédente de +1,4 mbj.

La production des pays non-membres de l'OPEP devrait augmenter, y compris celle des États-Unis. Ci-haut, des réservoirs de pétrole de schiste à Cushing, en Oklahoma. Photo: Reuters

La croissance ralentit et l'offre augmente

En parallèle à ce ralentissement de la demande, l'offre devrait être gonflée par la production des pays producteurs qui ne sont pas membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), au premier rang desquels les États-Unis.

À ce sujet, les extractions de brut ont encore progressé la semaine dernière aux États-Unis selon les chiffres du département américain de l'Energie (DoE), même si les stocks ont reculé.

Du côté de l'OPEP, le cartel affiche un taux de respect des quotas important pour le mois de mars mais des interrogations persistent sur une éventuelle prolongation des accords de limitation de l'offre au delà du premier semestre.

Toujours concernant l'équilibre global du marché, les analystes de Commerzbank s'interrogeaient sur la signification d'une hausse des importations chinoises de brut au premier trimestre.

«Cela suggère que la demande de pétrole de la Chine reste ferme. Cependant la question émerge de savoir si les coupes dans la production se traduisent bien par une réduction de l'offre», se sont-ils demandé dans une note.

Les investisseurs se montraient toujours attentifs au dollar, qui se reprenait un peu après avoir lourdement chuté la veille face à la plupart des monnaies quand le président américain Donald Trump l'a jugé trop fort dans une interview au Wall Street Journal.

Le brut est libellé en monnaie américaine et tout renforcement du dollar a tendance à peser sur le cours en le rendant mécaniquement plus onéreux pour les opérateurs utilisant d'autres devises.

La production des pays non-membres de l'OPEP devrait augmenter, y compris celle des États-Unis. Ci-haut, un ouvrier s'apprête à déplacer des tuyaux d'un pipeline non loin de Pengerang, en Malaisie. Photo: Reuters