Le gouvernement a les moyens de payer un éventuel dédommagement à Pétrolia et aux autres partenaires du consortium Hydrocarbures Anticosti, a affirmé jeudi le ministre des Finances, Carlos Leitão.

Québec a récemment engagé des pourparlers avec Pétrolia, Corridor Ressources et Maurel et Prom, ses trois partenaires privés dans la coentreprise lancée en février 2014 par le gouvernement Marois. M. Leitão souhaite trouver une « porte de sortie » pour mettre fin au projet pétrolier sur l'île.

Le ministre s'est gardé de dévoiler sa position dans ses pourparlers jeudi. Mais il a indiqué avoir les marges nécessaires pour dédommager les entreprises.

« Dans notre budget, nous avons des marges de prudence, des marges importantes, qui nous permettront de faire face à de telles éventualités », a assuré M. Leitão.

Dans un communiqué diffusé mercredi, Pétrolia a clairement laissé entrevoir ses revendications. L'entreprise a rappelé que Québec a fixé la valeur du projet Anticosti à 200 millions en 2014, et que Pétrolia est actionnaire à 21,7 % de la coentreprise.

Ses demandes avoisineraient ainsi 45 millions, et non 200 millions comme il a été rapporté jeudi matin.

Corridor Resources et Maurel et Prom sont également actionnaires du consortium à hauteur de 21,7%.

Pétrolia n'a pas commenté la sortie de M. Leitão jeudi.

L'entreprise, désignée opératrice d'Hydrocarbures Anticosti, a obtenu les autorisations réglementaires pour réaliser trois forages par fracturation hydraulique sur l'île l'an dernier. Elle a reporté d'un an la tenue de cette opération, qui vise à confirmer le potentiel pétrolier de l'île.

En principe, les forages doivent avoir lieu cet été.

Le gouvernement s'est rangé dans le camp des opposants au projet pétrolier lors de la conférence de Paris sur les changements climatiques à la fin 2015. Le premier ministre Philippe Couillard a déclaré que « jamais le délabrement de l'île d'Anticosti de porterait ma signature ».

Québec et Pétrolia sont à couteaux tirés depuis. L'entreprise a intenté une poursuite contre le gouvernement, qu'elle accuse d'avoir renié sa signature.

En janvier, Québec a donné son appui à une initiative de la municipalité de L'Île-d'Anticosti pour que le territoire soit reconnu comme site patrimonial de l'UNESCO. Le ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand, a alors déclaré que cette désignation serait incompatible avec l'exploitation pétrolière.