Hydro-Québec n'aura pas à rembourser les consommateurs québécois pour avoir réalisé en huit ans des profits supérieurs de 1,4 milliard à ce que lui avait autorisé la Régie de l'énergie, a affirmé mercredi le ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand.

M. Arcand estime que la société d'État devrait s'appliquer à réduire ses tarifs à l'avenir plutôt que de rembourser ses clients pour ses tarifs trop élevés du passé.

« Il va y avoir une incidence sur les tarifs futurs, a expliqué le ministre. Ce qu'on souhaite, nous, c'est que l'impact va être bénéfique au niveau des tarifs pour les consommateurs. C'est la façon, probablement, par laquelle ça va se faire. »

Chaque année, Hydro-Québec Distribution présente à la Régie de l'énergie ses prévisions pour l'année à venir. Au terme de son examen, l'organisme indépendant l'autorise à dégager une marge de profit précise.

Or, depuis 2008, la société d'État enregistre systématiquement un rendement supérieur à ce qui a été autorisé. Mais plutôt que de retourner cette marge excédentaire aux consommateurs, elle l'empoche et la retourne en partie au gouvernement sous forme de dividende.

La Coalition avenir Québec calcule que les trop-perçus de la société d'État totalisent 1,4 milliards depuis huit ans, un calcul qu'Hydro-Québec ne conteste pas. C'est l'équivalent de 350$ pour chaque client.

« C'est une autre taxe déguisée et signée Parti libéral du Québec », a dénoncé la députée caquiste Chantal Soucy à l'Assemblée nationale.

Elle rappelle que le gouvernement Couillard s'était engagé à mettre fin à la pratique d'Hydro-Québec lorsque l'équilibre budgétaire serait atteint, ce qui a été fait.

Le porte-parole d'Hydro-Québec, Louis-Olivier Batty, fait valoir que les trop-perçus de la société d'État équivalent à seulement 1% du budget annuel de 12 milliards.

« À plus de 99%, nos clients ont payé le juste tarif », a-t-il fait valoir.

Il affirme que les consommateurs qui ont payé trop cher pour leur électricité profitent du versement des trop-perçus au gouvernement. Car ces sommes permettent de financer des services publics qui bénéficient à l'ensemble des Québécois.