Hydro-Québec offre une aide financière de 50 millions aux PME, commerces et propriétaires d'immeubles de logements pour la conversion de leur système de chauffage du mazout à l'électricité.

Ce nouveau programme couvrira jusqu'à 75 % des coûts de conversion, sans limite maximale. Il ne s'adresse pas aux clients résidentiels, qui restent nombreux à troquer le mazout pour l'électricité sans aucun incitatif financier.

Le coût du programme devrait être complètement absorbé par les ventes supplémentaires d'électricité qu'il générera, explique la société d'État dans sa demande soumise à la Régie de l'énergie pour approbation. « L'analyse économique du programme démontre que celui-ci est rentable [...] et contribuera à contenir la pression à la hausse sur les tarifs, en raison de l'impact attendu du programme sur ses volumes de ventes. »

Hydro prévoit une augmentation des ventes additionnelles d'électricité de 340 millions de kilowattheures cette année et l'an prochain. C'est peu par rapport aux quelque 45 000 millions de kilowattheures consommés annuellement par ce type de clientèle, mais ces ventes supplémentaires se répéteront année après année.

Parmi la clientèle cible du programme figurent les églises et les écoles, qui sont encore nombreuses à consommer du mazout, a indiqué hier le porte-parole d'Hydro-Québec, Marc-Antoine Pouliot.

CONTRER LA STAGNATION

Le programme d'élimination du mazout fait partie des nouvelles avenues de croissance d'Hydro-Québec pour contrer la stagnation des ventes d'électricité. Il répond aussi aux intentions de la politique énergétique du gouvernement qui veut encourager la transition énergétique et réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Hydro demande une approbation rapide de la Régie de l'énergie pour mettre le programme en place au printemps et pour que des projets de conversion puissent être réalisés cette année.

Ce délai est jugé trop court pour l'Association québécoise des indépendants du pétrole, dont les membres distribuent aussi du mazout. L'association veut que la Régie entende ses arguments sur l'importance de maintenir une diversité des sources d'énergie disponibles.

« Ce n'est pas une bonne nouvelle pournous, a commenté hier la porte-parole de l'association, Sonia Marcotte. C'est un marché qu'on dessert et qui représente encore de bons volumes. »

Si la consommation diminue dans les secteurs commercial et institutionnel, ça pourrait obliger les entreprises à abandonner ces secteurs d'activité parce qu'elles ne parviendront plus à rentabiliser leurs équipements, explique-t-elle. Éventuellement, le marché du mazout pour le secteur résidentiel en souffrira. Le mazout ne compte plus que pour 5 % du marché du chauffage dans le secteur résidentiel, mais il joue un rôle important dans les systèmes de bi-énergie qui servent à réduire la demande de pointe.