Le Syndicat des Métallos déposera une plainte au tribunal du travail contre la direction de l'usine CEZinc de Salaberry-de-Valleyfield, qui a eu recours à des briseurs de grève pendant le conflit qui l'oppose à ses 370 employés, selon une enquête du ministère du Travail.

Lors d'une inspection le 27 février dernier, deux enquêteurs du ministère ont noté la présence de trois briseurs de grève dans l'usine de transformation de zinc, ce qui est illégal. Lors d'un conflit de travail, seuls les cadres embauchés avant le début des négociations sont autorisés à assumer les tâches normalement exécutées par les travailleurs syndiqués, rappelle le syndicat.

Le rapport des inspecteurs a été remis hier à la direction de l'entreprise et au syndicat.

«Il y a selon nous beaucoup plus de briseurs de grève que ceux qu'ont pu débusquer les enquêteurs du ministère du Travail lors de leur visite», affirme le représentant syndical Luc Julien, dans un communiqué diffusé en fin de journée jeudi. «Ça ne passe pas. Nous avons amassé de nombreuses preuves de travail illégal par des briseurs de grève et nos avocats sont sur le cas. Nous porterons le dossier devant les tribunaux dans les prochains jours pour forcer cette compagnie à respecter le Code du travail.»

La direction de CEZinc soutient de son côté n'avoir commis aucun geste illégal. «Le personnel-cadre qui travaille dans l'usine actuellement pour remplacer les syndiqués satisfait aux critères. Ce sont des non-salariés au sens du Code du travail, pour nous c'est clair, indique le directeur des ressources humaines, Jean-François Gagnon. On respecte le rapport des inspecteurs, mais on est en désaccord avec leurs conclusions.»

Seules les opérations minimales sont maintenues dans l'usine afin d'éviter que les équipements ne soient endommagés, précise M. Gagnon.

Les employés de CEZinc ont entamé une grève générale illimitée le 12 février dernier. Le litige porte principalement sur le régime de retraite.