2017 sera une «année charnière» pour Pétrolia: l'entreprise québécoise décidera de l'avenir du projet de gaz naturel Bourque en Gaspésie dans les prochains mois, en plus d'aller de l'avant avec ses projets de fracturation hydraulique sur l'île d'Anticosti l'été prochain.

Pétrolia analysera dans quelques semaines les données recueillies par des instruments laissés dans les puits du projet Bourque, au sud de Grande-Vallée. Elle prépare aussi activement sa campagne de forage estivale à Anticosti, un projet controversé qui compte nombre d'opposants.

Malgré les embûches et les réticences du gouvernement Couillard, Pétrolia est plutôt «optimiste» pour les travaux à venir.

«C'est une année charnière pour Bourque et pour Anticosti», a fait savoir le directeur des affaires publiques de l'entreprise, Jean-François Belleau, dans une entrevue avec La Presse canadienne vendredi.

Il se fonde sur les déclarations passées du ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand, qui a assuré que le gouvernement allait respecter le contrat concernant Anticosti.

L'État est en effet le partenaire financier dans la société Hydrocarbures Anticosti, avec Pétrolia, depuis le gouvernement Marois, même si le premier ministre Philippe Couillard a déjà affirmé qu'il ferait tout pour empêcher le recours à un procédé d'extraction contesté, la fracturation hydraulique, sur l'île.

«On est en train de préparer la campagne de forage avec fracturation pour 2017», a expliqué M. Belleau. Il s'agira de trois forages pétroliers avec trois fracturations hydrauliques.

«On n'a pas le choix d'être optimiste, le conseil d'administration d'Hydrocarbures Anticosti nous a donné le mandat de faire les travaux à la signature du contrat, alors nous on avance.»

Quant au projet Bourque, qui compte trois puits, dès que les conditions météo le permettront, les instruments installés pour trois mois dans les puits seront récupérés.

Ils prennent des mesures de pression, pour voir comment les puits se comportent, constater les variations des pressions à long terme, et déterminer quelles seront les mesures les plus appropriées dans les prochaines étapes.

«C'est la pression du puits qui amène la production, a résumé le représentant de Pétrolia. Pour faire le meilleur choix, il faut mesurer la pression dans le puits» et adapter ainsi les prochaines étapes à la pression propre du puits.

L'objectif est évidemment de produire, mais aussi déterminer s'il y a une réserve d'hydrocarbures exploitables sur-le-champ, a-t-il indiqué.

L'estimation du potentiel de Bourque avoisine le billion de pieds cubes de gaz naturel, soit la consommation totale du Québec pendant cinq ans.

Maintenant, il reste à déterminer s'il y a possibilité de mettre en place un projet pilote et lancer une chaîne d'alimentation qui approvisionnerait la Côte-Nord. Une entente a été signée avec Tugliq et le gouvernement Couillard en ce sens.

«Au printemps, on va avoir nos réponses en matière de production et de délais de production pour la Côte-Nord, a conclu M. Belleau. La prochaine étape est importante pour le projet Bourque.»