Les cours du pétrole ont terminé en baisse mercredi à New York, plombés par une hausse inattendue des réserves américaines de brut selon les chiffres hebdomadaires du département de l'Énergie (DoE).

Le cours de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a perdu 81 cents à 52,49 dollars le baril sur le contrat pour livraison en février au New York Mercantile Exchange (Nymex), dont c'est le premier jour comme référence.

À Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a avancé de 89 cents à 54,46 dollars sur le contrat pour livraison en février à l'Intercontinental Exchange (ICE).

Les stocks de brut aux États-Unis ont augmenté de 2,3 millions de barils lors de la semaine achevée le 16 décembre selon le DoE, alors que les analystes interrogés par Bloomberg tablaient sur une baisse.

L'effet sur les cours a été d'autant plus marqué que la fédération privée American Petroleum Institut (API) avait elle aussi laissé espérer une baisse des réserves avec ses propres estimations publiées mardi.

«En ce moment, la cadence des raffineries est élevée, donc la moindre hausse des stocks de brut fait baisser les cours», a jugé Carl Larry de Frost & Sullivan, qui imputait cette progression à de fortes importations de brut.

«D'importants flux en provenance du Canada ont provoqué les plus fortes hausses des stocks dans le Midwest», a relevé Matt Smith de ClipperData dans une note.

Dans ce contexte, le recul inattendu des réserves d'essence, de 1,3 million de barils, et celui plus marqué que prévu des stocks de produits distillés, de 2,4 millions de barils.

La production américaine de pétrole a un peu reculé après son bond de la semaine précédente.

Oléoducs libyens

Sur le plan international, l'annonce de la levée d'un blocus sur deux oléoducs libyens, ouvrant la voie à une hausse de la production, était également de nature à peser sur les cours.

Une hausse de 175 000 barils par jour (b/j) de la production en moins d'un mois et de 270 000 b/j dans trois mois devrait en découler, a annoncé la Compagnie nationale de pétrole (NOC).

La Libye produit actuellement autour de 600 000 b/j et compte doubler sa production en 2017, notamment après la réouverture de terminaux pétroliers dans l'est du pays qui étaient eux aussi bloqués.

A l'inverse, les nouvelles concernant l'application, à partir de janvier, de l'accord de réduction de la production conclu entre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés, au premier rang desquels la Russie, semblent plutôt favorables aux prix.

«Il semblerait que la Russie ait l'intention de remplir ses obligations», ont estimé les analystes de Commerzbank dans une note, relevant l'intention de l'opérateur d'oléoducs Transneft de réduire les exportations vers les pays en dehors de l'ancienne Union soviétique.