Les cours du pétrole ont nettement monté lundi au retour d'un week-end marqué par un accord de baisse de la production entre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), déjà assujettie à un pacte de ce type, et d'autres pays.

Le prix du baril de « light sweet crude » (WTI), référence américaine du brut, a gagné 1,33 dollar à 52,83 dollars sur le contrat pour janvier au New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a avancé de 1,36 dollar à 55,69 dollars sur le contrat pour livraison en février à l'Intercontinental Exchange (ICE).

« Le marché est forcé de prendre en compte un accord entre l'OPEP et des pays extérieurs », a résumé Phil Flynn, de Price Futures Group.

Alors qu'un certain scepticisme avait envahi le marché avant une réunion lors du week-end entre le cartel et onze autres producteurs, en premier lieu la Russie, cette rencontre s'est soldée par l'annonce d'un accord prévoyant une baisse d'un peu plus de 550 000 barils par jour (bj) au sein de la production des pays extérieurs.

« On dirait que presque tous les pays producteurs se mettent d'accord pour mettre la main à la pâte, quand bien même ce ne serait que par de petites baisses de production », a souligné John Kilduff, d'Again Capital. « Le marché salue cet esprit de coopération de façon conséquente. »

Cet accord vient s'ajouter à un pacte conclu fin novembre à l'intérieur de l'OPEP, dont les membres avaient accepté de réduire leur production de 1,2 million de bj, et laisse donc entrevoir une réduction totale de l'offre de quelque 1,8 million de bj à partir de janvier.

« C'est un accord vraiment historique et c'est pourquoi le marché monte », a insisté M. Flynn.

Engagement saoudien

Dans le détail, la Russie doit réduire à elle seule sa production de 300 000 bj, sa participation étant jugée comme l'un des principaux enjeux de cet accord puisqu'elle fait partie des trois grands producteurs mondiaux avec l'Arabie saoudite, membre dominant de l'OPEP, et les États-Unis.

« Il y avait plusieurs aspects plus positifs que prévu », ont remarqué les analystes de Morgan Stanley. « La Russie fera partie du comité de surveillance, ce qui renforce les chances que l'accord soit respecté, et le Kazakhstan, qui avait annoncé une hausse de sa production en 2017, a finalement accepté une baisse. »

Par contraste avec l'enthousiasme du marché, qui avait déjà réagi de façon massive à l'annonce de l'accord au sein de l'OPEP fin novembre, les observateurs restaient néanmoins prudents, notant bien qu'il faudrait attendre 2017 pour savoir à quel point ces différents pactes parviendraient à être traduit en actes.

« Même si le marché interprète cet accord comme ''historique'' et favorable aux cours, il faut noter qu'il est moins ambitieux que la baisse de 600 000 bj annoncée par les producteurs » lors de l'accord de la fin novembre, a prévenu dans une note Tim Evans de Citi.

Il remarquait que la baisse de la production russe avait déjà été annoncée par Moscou et que la diminution de l'offre mexicaine, prévue à hauteur de 80 000 bj, correspond, de toute manière, aux prévisions actuelles.

Pour faire face à cette prudence, l'Arabie Saoudite, premier exportateur mondial et fer-de-lance des accords de baisse de l'offre, a de nouveau affirmé son engagement en assurant qu'elle allait encore plus réduire sa production que prévu.

« L'esprit de cet accord, y compris le côté ''prêt à tout'' des propos de l'Arabie saoudite sur sa propre production, c'est incontestablement favorable », a reconnu M. Evans.