Le pétrole a légèrement monté vendredi, continuant à fluctuer erratiquement entre l'influence positive des espoirs concernant l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et celle négative de la force persistante du dollar.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine de brut, a gagné 27 cents à 45,69 dollars au New York Mercantile Exchange (Nymex) sur le contrat pour livraison en décembre, dont c'était le dernier jour comme cours de référence.

«En fin de compte, l'optimisme relatif à l'OPEP a eu du mal à compenser la force du dollar», a résumé Phil Flynn, de Price Futures Group.

Ces deux influences contrastées agitent depuis le début de la semaine le marché du pétrole et ont contribué vendredi, comme lors des deux précédentes séances, à des mouvements très hésitants, les cours passant successivement dans le rouge et le vert.

Sur le plan de l'OPEP, dont plusieurs membres étaient réunis au Qatar, les investisseurs ont continué à essayer de déterminer les chances de voir se concrétiser un projet d'accord de baisse de l'offre, qui a été annoncé fin septembre et doit être mis en oeuvre lors du sommet du 30 novembre.

«On dirait que ses membres sont en train de trouver un terrain d'entente sur l'estimation de leurs niveaux de production», à partir desquels s'entendra toute baisse de l'offre, a rapporté M. Flynn, citant à cet appui des propos du ministre irakien du Pétrole.

Pour le moment, l'Irak n'a toutefois pas envoyé de représentant à Doha et cette absence a été aussi remarquée que celle de l'Iran, ces deux membres ayant particulièrement accru leur production en octobre, donc depuis l'annonce du projet d'accord.

Certes, la Russie était, elle, présente, alors qu'elle n'appartient pas au cartel mais laisse ouverte la porte à une participation à l'accord, et son ministre de l'Énergie, Alexander Novak, s'est dit «optimiste» quant à la capacité de l'OPEP à s'entendre.

En tout état de cause, ces rumeurs et spéculations variées n'ont pas totalement suffi à éliminer l'influence négative sur les cours du renforcement persistant du dollar, qui continue à évoluer au plus haut depuis le début des années 2000.

«Le dollar monte, monte et monte», a écrit Matt Smith, de ClipperData, «et le marché du pétrole est plombé par ce poids écrasant.»

La force du billet vert, qui profite de la perspective apparemment de plus en plus acquise de hausse des taux par la Réserve fédérale (Fed) en décembre, nuit aux cours de l'or noir, car ils sont libellés en dollars et en deviennent donc plus coûteux.