Les cours du pétrole ont achevé en légère baisse une séance incertaine jeudi, les investisseurs hésitant entre les espoirs sur l'issue d'une réunion de membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et les effets négatifs de la force du dollar.

Le prix du baril de « light sweet crude » (WTI), référence américaine du brut, a cédé 15 cents à 45,42 $ sur le contrat pour livraison en décembre au New York Mercantile Exchange (Nymex).

Comme la veille, la séance a été très hésitante : les cours ont entamé la journée en hausse, gagnant jusqu'à un dollar le baril, avant de se replier dans les dernières heures d'échanges à New York.

Derrière ces hésitations se trouvent « deux éléments », a avancé Matt Smith, de ClipperData.

« La hausse, c'était une nouvelle fois lié à la perspective de développements favorables venus de l'OPEP », a-t-il précisé.

Le cartel domine largement les esprits des investisseurs depuis un mois et demi, car il a fait part fin septembre d'un projet d'accord entre ses membres pour baisser leur production, mais doit encore le concrétiser lors de son sommet du 30 novembre.

Les derniers éléments en date étaient liés à une réunion à Doha, au Qatar, pendant laquelle plusieurs pays du cartel, en premier lieu son membre dominant l'Arabie saoudite, devaient rencontrer la Russie, qui n'appartient pas à l'OPEP, mais que les investisseurs espèrent voir rejoindre l'accord.

La grande majorité des analystes restaient prudents, par contraste avec un marché très sensible à tout signe venu de l'OPEP et qui a notamment bondi en début de semaine à l'annonce de cette nouvelle réunion.

« Quelqu'un dit quelque chose d'encourageant et les cours monteront... Quelqu'un se montre sceptique sur un accord et les cours baisseront » , a relativisé Bob Yawger, de Mizuho Securities. « Je ne vois pas pourquoi on aurait des propos sceptiques. Ce serait se tirer une balle dans le pied. »

Qui plus est, la réunion de Doha a lieu en l'absence d'acteurs majeurs de l'OPEP, notamment l'Irak et l'Iran, alors que ces deux pays ont largement contribué à semer le doute sur les chances d'un accord en accélérant nettement leur production en octobre.

Second élément dominant jeudi, cette fois incontestablement négatif, « le marché a été freiné par la force du dollar », a noté M. Smith. « D'excellents indicateurs américains (...) ont fait monter le dollar au plus haut depuis 2003, ce qui plombe les cours du brut. »

Le dollar, dont la force nuit au cours du pétrole, car ils sont libellés en monnaie américaine, et deviennent donc plus coûteux, a non seulement profité de bons chiffres sur la baisse du chômage et l'immobilier, mais aussi de propos devant le Congrès de Janet Yellen, la présidente de la Réserve fédérale (Fed).