Le conglomérat industriel américain General Electric, en pleine recomposition, va fusionner ses activités dans les technologies et services au secteur pétrolier et gazier avec celles de son compatriote Baker Hughes pour former une nouvelle entité au chiffre d'affaires annuel de 32 milliards de dollars.

Selon les termes de l'accord, dévoilé lundi dans un communiqué, GE versera aux actionnaires de Baker Hugues un dividende exceptionnel de 7,4 milliards de dollars et le conglomérat prendra, avec 62,5% du capital, le contrôle de la nouvelle entreprise, qui regroupera les activités existantes de Baker Hugues ainsi que celles de GE dans le domaine pétrolier et gazier.

La nouvelle société, baptisée «Baker Hughes, a GE company» (une entreprise de GE), sera cotée au New York Stock Exchange.

L'opération a été validée par les conseils d'administration des deux groupes mais doit encore recevoir le feu vert des actionnaires de Baker Hughes, ainsi que l'approbation des autorités réglementaires, dont celles de la concurrence.

Cette étape n'est pas anodine dans la mesure où Baker Hughes a dû renoncer au printemps dernier à son projet de fusion annoncé fin 2014 avec son plus gros concurrent Halliburton, numéro deux mondial du secteur derrière le franco-américain Schlumberger.

Affectées par la déprime des cours du pétrole depuis deux ans, les entreprises du secteur cherchent à réduire leurs coûts et à proposer des offres élargies à leurs clients.

«Les clients pétrole et énergie demandent des solutions plus productives», a commenté le PDG de GE, Jeff Immelt, dans le communiqué. «Cela ne peut aboutir qu'à travers l'innovation technique et une bonne exécution, les marques de fabrique de GE et Baker Hughes», a-t-il estimé.

Le conglomérat mise notamment sur la combinaison des «solutions digitales, de l'expertise industrielle et de la technologie» de GE avec la «réputation sans faille de Baker Hughes dans le secteur des services pour puits et plateformes de pétrole».

GE, qui prévoit des synergies de coûts de l'ordre de 1,6 milliard de dollars d'ici 2020 grâce à ce rapprochement, espère que l'opération lui permettra d'augmenter son bénéfice par action de 4 cents dès 2018 et de 8 cents d'ici 2020.

Cette opération accentue en tout cas considérablement la présence dans le secteur pétrolier du conglomérat, engagé depuis plusieurs années dans un vaste recentrage vers l'industrie, dans le cadre du démantèlement de ses activités financières.

L'actuel patron de la filiale pétrole et gaz de GE, Lorenzo Simonelli, deviendra PDG de la nouvelle société, tandis que Jeff Immelt présidera le conseil d'administration et Martin Craighead, l'actuel PDG de Baker Hughes, en sera le vice-président.