Les cours du pétrole ont baissé lundi face à des propos irakiens faisant craindre un échec de l'accord de réduction de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

Le prix du baril de « light sweet crude » (WTI), référence américaine du brut, a perdu 33 cents à 50,52 dollars au New York Mercantile Exchange (Nymex) sur le contrat pour décembre.

« Les déclarations irakiennes au cours du week-end indiquant qu'ils estiment qu'ils devraient pouvoir augmenter leur production et ne pas être soumis à des quotas ont fait surgir des inquiétudes sur l'accord de l'OPEP », a indiqué Phil Flynn de Price Futures.

Fin septembre, les membres de l'OPEP avaient réussi à s'entendre au cours d'une réunion à Alger sur une réduction de leur production, ce qui avait orienté les cours à la hausse.

Cet accord doit cependant être encore finalisé fin novembre et de nombreux analystes pointent comme principale difficulté la répartition des quotas.

Raison invoquée par les Irakiens pour y déroger, « ils sont engagés dans une bataille contre (le groupe) État islamique », a expliqué Bob Yawger de Mizuho Securities USA, qui a rappelé que les « différends entre l'Irak et l'OPEP sont nombreux ».

L'Irak et le cartel ne sont notamment pas d'accord sur le niveau actuel auquel le pays pompe, ce qui est crucial dans la perspective de l'établissement de limites de production.

« Avec l'Iran, la Libye et le Nigeria qui sont déjà exonérés, ce virage du second producteur de l'OPEP pourrait provoquer l'échec de l'accord », a ajouté Tim Evans de Citi dans une note.

Une grande partie de l'effort de réduction de la production reposerait alors sur l'Arabie saoudite, pays dominant du cartel.

Or « les Saoudiens ne pourront pas continuer à vendre des obligations ou des parts de leurs entreprises pour renflouer leur budget », a indiqué Carl Larry de Frost & Sullivan dans une note.

Autre facteur pénalisant, le dollar, monnaie dans lequel le brut est libellé, continue de se renforcer depuis le début du mois, ce qui renchérit le coût de l'or noir pour les opérateurs utilisant d'autres devises.