Au plus haut depuis plus d'un an la veille à New York, les cours pétroliers ont connu un net coup d'arrêt jeudi, sur fond de prises de bénéfices, de dollar fort et de doutes sur une résorption rapide de la surabondance mondiale.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a perdu 1,17 dollar à 50,43 dollars sur son contrat pour novembre, dont c'était le dernier jour d'utilisation, au New York Mercantile Exchange (NYMEX).

«La baisse observée depuis hier est liée à quelques prises de bénéfices», a mis en avant John Kilduff, d'Again Capital.

Les cours du pétrole américain avaient terminé mercredi à un niveau sans précédent depuis la mi-2015 après l'annonce d'un recul inattendu des stocks hebdomadaires de pétrole brut aux États-Unis.

A ces prises de bénéfices, s'est ajouté jeudi «un net renforcement du dollar, en particulier face à l'euro, (...) qui a semblé cimenter la baisse des cours», a noté M. Kilduff.

La force du dollar, qui profite de propos jugés défavorables à l'euro de la part de la Banque centrale européenne (BCE), nuit aux échanges pétroliers car ils sont libellés en monnaie américaine et en deviennent donc plus coûteux.

Enfin, «on continue à douter de la capacité de la Russie et de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) à trouver un accord» de baisse de leur offre, a rapporté M. Kilduff.

Certes, l'OPEP a annoncé un accord de principe entre ses membres fin septembre, ce qui a contribué à relancer le marché, mais il doit encore être mis en oeuvre lors de son sommet de novembre et les doutes règnent quant à la participation d'autres grands producteurs, en premier lieu la Russie.

Le président russe, Vladimir Poutine, a certes récemment dit soutenir l'accord, mais Igor Setchine, qui est à la tête du géant public Rosneft, a encore laissé planer le doute dans des propos rapportés jeudi.

M. Setchine «a déclaré que (la Russie) était en mesure de considérablement accroître ses volumes de production», à quatre millions de plus de barils par jour (bj), a noté M. Kilduff. «Il y a encore du chemin à faire avant un accord...»