Les cours du pétrole ont légèrement monté mardi, les investisseurs restant prudents sur les chances de mesures ambitieuses de baisse de production au sein de l'OPEP et attendant les chiffres hebdomadaires sur l'offre américaine.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a progressé de 35 cents à 50,29 dollars sur le contrat pour livraison en novembre au New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre, a gagné 16 cents à 51,68 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

«Pour les investisseurs prêts à parier en hausse, cela devient difficile d'aller encore plus loin», a résumé Mike Lynch, de Strategic Energy & Economic Research. «On attend de voir si l'OPEP va vraiment agir le mois prochain.»

Le cartel a provoqué fin septembre une vaste embellie du marché du pétrole en annonçant un accord préliminaire de baisse de la production, mais les investisseurs, qui espèrent par ailleurs voir la Russie rejoindre ce pacte, restent prudents, car sa concrétisation doit encore attendre le sommet de novembre.

Pour l'heure, après quelques éléments attisant la méfiance la veille, l'actualité est de nouveau «plutôt encourageante pour le marché», a avancé Bob Yawger de Mizuho Securities.

D'abord, «on a pris connaissance ce matin de chiffres positifs sur l'offre de l'Arabie saoudite», membre dominant de l'OPEP, «dont la production a baissé en août par rapport à juillet», a-t-il rapporté, faisant référence à des estimations de la base de données Joint Organization Data Initiative (Jodi).

Ensuite, le ton général d'une conférence en présence de nombreux acteurs du marché à Londres, dite Oil & Money, s'est révélé plutôt positif, le secrétaire général de l'OPEP, Mohammed Barkindo, évoquant des négociations «à la mi-temps».

De plus, «le sentiment du marché est peut-être apaisé par le consensus qui a émergé de la conférence de Londres, c'est-à-dire que des cours entre 50 et 60 dollars le baril seraient «acceptables» et «suffisants» pour assurer une offre à un niveau approprié», a rapporté dans une note Tim Evans, de Citi.

Frein du dollar

Enfin, parmi les facteurs encourageants, les observateurs remarquaient que l'Azerbaïdjan, producteur extérieur à l'OPEP, avait fait part de son attention de ne pas augmenter sa production dans l'idée de rejoindre l'accord décidé par le cartel.

Les mouvements du marché sont néanmoins restés prudents, d'autant que «l'influence euphorisante de l'OPEP a vu ses effets limités par quelques petits mouvements du dollar», souligne Matt Smith, de ClipperData.

La force du dollar, qui s'accentue encore un peu mardi malgré quelques hésitations, est de nature à peser sur les échanges pétroliers, car ils sont libellés en monnaie américaine.

Sur un plan technique, «on assiste aussi à des rééquilibrages sur le marché en vue de l'expiration jeudi du contrat pour novembre sur le WTI et des rapports hebdomadaires sur l'état de l'offre américaine», a prévenu M. Evans.

La fédération professionnelle American Petroleum Institute (API) va d'abord publier ses estimations mardi après la clôture, puis le département de l'Énergie (DoE) donnera ses chiffres officiels le lendemain en début de séance aux États-Unis.

Selon la prévision médiane des analystes interrogés par Bloomberg, les stocks de brut devraient s'être étoffés pour la deuxième semaine consécutive, enregistrant une hausse de 1,7 million de barils. Les stocks d'essence devraient avoir baissé de 1,25 million de barils et ceux de produits distillés (gazole, fioul de chauffage, kérosène, etc.) de 1,50 million de barils.