Les cours du pétrole ont baissé lundi, les investisseurs se laissant gagner par des craintes sur un rebond de l'offre aux États-Unis et face à la volonté de l'Iran de poursuivre franchement la reprise de sa production.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a reculé de 41 cents à 49,94 dollars sur le contrat pour livraison en novembre au New York Mercantile Exchange (NYMEX).

«On craint beaucoup que le département de l'Énergie (DoE) annonce une hausse des réserves américaines de brut» dans son rapport hebdomadaire de mercredi, a mis en avant Carl Larry, de Frost & Sullivan.

L'offre américaine reste surveillée avec attention par des investisseurs qui ont subi la semaine précédente l'annonce d'un rebond plus fort que prévu des stocks de brut après plus d'un mois de recul continu.

«Les raffineries sont entrées en période de maintenance et cela va durer quelques semaines, ce qui va faire s'accumuler les stocks de brut et perdurer l'actuelle surabondance», a expliqué M. Larry.

En amont même des problématiques de raffineries, les investisseurs craignent que la production américaine rebondisse prochainement, après avoir donné un franc soutien au marché en déclinant au premier semestre.

Sur le plan international, le marché a aussi subi «l'annonce par l'Iran que le pays augmenterait sa production à 4 millions de barils par jour (mbj)», a enchaîné Jasper Lawler, de CMC Markets.

Les investisseurs redoutent que les propos de l'Iran, qui fait son retour sur le marché mondial à la suite de la levée de sanctions, augurent mal de la concrétisation par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), dont est membre Téhéran, d'un accord de baisse de la production.

Même si l'Iran a été exempté de participer à cet accord, annoncé fin septembre et à l'origine de plusieurs semaines d'embellie des cours, les observateurs craignent tout signe potentiel de blocage en vue du sommet de novembre, lors duquel doit être concrétisé ce pacte.

«Maintenant que (le marché) a atteint des niveaux sans précédent depuis un an et même tenté de les dépasser, des inquiétudes refont surface», a remarqué Gene McGillian, de Tradition Energy.

«On se demande si des membres de l'OPEP vont tricher, comme cela a déjà été le cas», a-t-il précisé, évoquant des doutes sur «la mise en oeuvre ou non de l'accord».