Les cours du pétrole ont fini au plus haut niveau de l'année lundi à New York, stimulés par des déclarations de Vladimir Poutine indiquant que la Russie était prête à une baisse de sa production.

Le cours du baril de « light sweet crude » (WTI), référence américaine du brut, a monté de 1,54 dollar à 51,35 dollars sur le contrat pour livraison en novembre au New York Mercantile Exchange (Nymex), un niveau qu'il n'avait plus atteint à la clôture depuis juillet 2015.

À Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre, a pris 1,24 dollar à 53,14 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), un niveau auquel il n'avait plus fini une séance depuis septembre 2015.

« La Russie est prête à se joindre aux mesures pour limiter la production » de pétrole, a déclaré le président russe Vladimir Poutine lors du Congrès mondial de l'Énergie à Istanbul, précisant qu'un « gel ou une réduction de la production de pétrole est le seul moyen pour préserver la stabilité du secteur ».

Depuis l'annonce fin septembre d'une réduction de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) afin de doper les cours, la position de la Russie, important producteur non-membre du cartel, restait ambiguë.

Le pays avait même annoncé une production record en septembre pour la période postsoviétique de 11 millions de barils par jour.

« À partir du moment où la Russie joue le jeu, c'est très important », a commenté Carl Larry de Frost and Sullivan.

L'annonce surprise de la décision de l'OPEP de ramener sa production à un niveau de 32,5 à 33 millions de barils par jour, contre 33,47 mbj en août, avait orienté les cours à la hausse mais les doutes subsistent sur sa mise en application qui doit être finalisée lors d'une autre réunion fin novembre.

Arabie saoudite

Autre signe encourageant lundi, le ministre saoudien de l'Energie, poids lourd de l'OPEP, a estimé qu'un baril de brut à 60 dollars était envisageable d'ici la fin de l'année compte tenu de la tendance à la hausse des cours.

Certains pays producteurs de pétrole doivent se réunir mercredi en marge du forum énergétique de plusieurs jours organisé à Istanbul en Turquie.

« Les ministres du Pétrole irakien et iranien ne participeront pas aux négociations de cette semaine à Istanbul », a indiqué Matt Smith de ClipperData dans une note.

Cela avait été dans un premier temps interprété comme de mauvais augures, avant d'être éclipsé par les déclarations russes.

Le président vénézuélien Nicolas Maduro dont le pays, membre de l'OPEP, a été frappé de plein fouet par la dégringolade des cours entamée à l'été 2014, a quant à lui plaidé pour la mise en place d'un « nouveau mécanisme » pour doper les prix.

M. Maduro a estimé que la réunion informelle de mercredi entre les producteurs membres et non-membres de l'OPEP pourrait constituer un premier pas vers la mise en place d'un tel mécanisme.

Les acteurs de marchés se montreront toutefois attentifs cette semaine à la publication des estimations sur le marché du pétrole de l'Agence internationale de l'Énergie (AIE), de l'OPEP et du département américain de l'Énergie (DoE).

« Les trois agences devraient confirmer que l'offre est trop importante quand elles publieront leurs estimations de l'offre et de la demande », prévoient les analystes de Commerzbank dans une note.