Une mine de diamants, présentée par le groupe De Beers comme la plus grande à voir le jour dans le monde depuis treize ans, a été inaugurée mardi dans le Grand Nord canadien.

La mine de Gahcho Kué «est notre plus grande mine hors de l'Afrique australe», a déclaré Bruce Cleaver, PDG de De Beers, lors d'une cérémonie officielle avec des responsables politiques et des représentants des Premières nations.

Le géant mondial du diamant a investi plus d'un milliard de dollars américains pour le développement et l'aménagement du gisement, découvert en 1995 et situé près du cercle arctique.

De Beers est majoritaire avec 51% de Gahcho Kué. Le Canadien Mountain Province Diamonds détient 49%.

«C'est très difficile de découvrir une nouvelle mine de diamants et très compliqué de mettre une nouvelle mine de diamants en production dans les temps en respectant le budget», a expliqué à l'AFP Bruce Cleaver.

Gahcho Kué -située à 280 km au nord-est de Yellowknife, la capitale des Territoires du Nord-Ouest-, n'est accessible que par avion, sauf pour quelques mois l'hiver par une piste gelée.

La mine doit produire 54 millions de carats de diamants bruts pendant sa durée de vie, d'ici 2028, selon De Beers.

«C'est rare de nos jours de trouver une mine rentable, de la développer et de la mettre en service», s'est félicité le patron de De Beers.

Composée de trois fosses à ciel ouvert, elle va employer 530 salariés, dont la plupart seront aéroportés par rotation de deux semaines à partir de municipalités plus au sud.

C'est la sixième mine de diamants lancée au Canada qui est devenu en moins de vingt ans le cinquième producteur mondial en termes de volumes et le troisième en valeur, avec 2,2 milliards de dollars d'exportations l'an. Un peu plus de 4000 personnes y sont employées, dont près de 40% d'autochtones.

De Beers a suspendu en décembre la production à sa mine de Snap Lake, voisine de Gahcho Kué, qui est maintenant en vente et pourrait fermer définitivement faute d'acheteurs. Une autre de ses mines, en Ontario, pourrait fermer d'ici environ trois ans.

Les ventes de diamants, freinées par le ralentissement économique en Chine et les turbulences sur les marchés financiers, devraient rester volatiles dans les dix prochaines années, selon des prévisions publiées la semaine dernière par De Beers, filiale du groupe minier Anglo American (85%) et du gouvernement du Botswana.

La valeur des ventes de diamants aux consommateurs a reculé de 2% en 2015, à 79 milliards de dollars US. Les États-Unis, la Chine, l'Inde et le Japon, principaux marchés du diamant, absorbent 73% de la production mondiale.