Les cours du pétrole ont terminé en hausse jeudi à New York bénéficiant d'inquiétudes sur l'approvisionnement en essence aux États-Unis à cause de difficultés à remettre en service un oléoduc important.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a pris 33 cents à 43,91 dollars sur le contrat pour livraison en octobre au New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre, a lui aussi progressé, de 74 cents à 46,59 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

«Je pense que le cours du pétrole brut est entraîné par les produits raffinés puisque l'essence progresse (...), à la suite d'un report dans le rétablissement de l'oléoduc Colonial numéro 1», a indiqué Andy Lipow de Lipow Oil Associates.

À la suite de la détection le 9 septembre d'une fuite dans l'Alabama (sud), l'oléoduc colonial numéro 1, qui transporte habituellement de l'essence entre le Texas (sud) et la côte nord-est des États-Unis, ne fonctionne que partiellement.

«Cet oléoduc a une capacité de 1,4 million de barils par jour et ne fonctionnera pas avant la semaine prochaine», a indiqué Andy Lipow.

«Les travaux de réparation ont été intermittents au cours de la nuit à cause de conditions météorologiques défavorables qui ont provoqué la stagnation de vapeurs d'essence au-dessus du site», a expliqué Colonial Pipeline Company dans un communiqué jeudi, sans préciser de date pour un retour à un fonctionnement normal.

La hausse des cours a toutefois été modérée, ces problèmes d'approvisionnements ne devant être que ponctuels.

«C'est une question de logistique et pas une baisse de l'offre totale (...) Tout va rentrer à la normale quand l'oléoduc fonctionnera à nouveau», a nuancé Tim Evans de Citi dans une note.

Inquiétudes sur la surproduction

Après plusieurs séances de baisse, plombé par des stocks américains mitigés et par des perspectives de long terme peu engageantes, le cours du pétrole brut a également bénéficié d'achats à bon compte.

«Beaucoup d'investisseurs considèrent qu'ils ont peut-être trop vendu», a expliqué Carl Larry de Frost and Sullivan.

Les inquiétudes sur une augmentation de l'offre mondiale dans un marché déjà en surproduction ont cependant limité ce mouvement.

«Les craintes autour d'un retour du brut venu du Nigeria et de Libye sur les marchés repoussent les investisseurs», a indiqué Lukman Otununga, analyste FXTM, dans une note.

La Libye a annoncé jeudi la reprise imminente des exportations après le retour au calme dans la région du Croissant pétrolier où les principaux terminaux sont tombés aux mains des autorités rivales au gouvernement d'union nationale.

Mardi, les autorités non reconnues avaient annoncé avoir remis la gestion de ces terminaux, à la Compagnie nationale du pétrole, même si elles continuent d'en assurer la surveillance.

Quant au Nigeria, les marchés anticipent la reprise de l'activité, perturbée par une série d'attentats.