Les stocks de pétrole brut ont baissé légèrement et de manière inattendue la semaine dernière aux États-Unis, selon des chiffres publiés mercredi par le Département américain de l'Énergie.

Lors de la semaine achevée le 9 septembre, les réserves commerciales de brut ont reculé de quelque 600 000 barils à 510,8 millions de barils, alors que les experts interrogés par l'agence Bloomberg tablaient sur une hausse de 4 millions de barils.

Les chiffres du Département de l'Énergie sont également en contradiction avec les estimations de la fédération privée American Petroleum Institute (API), qui avait annoncé la veille au soir une légère hausse, de 1,4 million de barils, des réserves de brut.

Cette baisse fait suite à une chute inattendue de 14,5 millions de barils lors de la semaine précédente, selon le DoE, que les analystes avaient alors principalement attribué à des évènements ponctuels.

À ce niveau, les réserves américaines de brut s'affichent tout de même en hausse de 12% par rapport à la même période en 2015 et restent à «des niveaux historiquement élevés», comme l'a une nouvelle fois noté le Département américain de l'Énergie.

Essence et produits distillés en hausse

Les stocks d'essence ont légèrement progressé de 600 000 barils alors que les experts de Bloomberg prévoyaient une baisse de 1,1 million de barils et l'API un déclin de 2,4 millions.

Ils restent bien au-dessus de la limite supérieure de la fourchette moyenne à cette époque de l'année et s'affichent en hausse de 5% par rapport à la même période en 2015.

Les réserves de produits distillés (gazole, fioul de chauffage, kérosène, etc.) ont progressé de 4,6 millions de barils, soit plus que les attentes des experts de Bloomberg mais moins que l'API, qui tablaient respectivement sur des progressions de 1,5 million et 5,3 millions de barils.

Elles progressent de 5,7% par rapport à l'an dernier et restent également au-dessus de la limite supérieure de la fourchette moyenne à cette période de l'année.

Toujours surveillée par les analystes, la production américaine est repartie à la hausse et a progressé de quelque 35.000 barils par jour (b/j), à 8.493 millions de b/j (mbj).

Également scrutées, les réserves du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, sud), qui servent de référence au prix du pétrole échangé à New York, ont chuté de 1,2 million de barils, à 62,2 millions.

Toutes catégories confondues, les stocks américains ont progressé de 6 millions de barils.

Du côté de la demande, sur les quatre dernières semaines, les États-Unis ont consommé en moyenne 20,6 mbj de produits pétroliers, soit 5,7% de plus que l'année précédente à la même époque.

Durant la même période, la demande d'essence a monté de 4,2%, et celle de produits distillés a baissé de 1,3%, dans les deux cas sur un an.

Les raffineries américaines ont ralenti la cadence, fonctionnant à 92,9% de leurs capacités contre 93,7% la semaine précédente.

Vers 11h30, le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en octobre accroissait sa baisse et perdait 95 cents à 43,95 dollars, les marchés semblant s'inquiéter de la hausse des stocks de produits distillés.

«C'est un rapport mitigé avec des réserves de brut en baisse mais des stocks d'essence et de produits distillés en hausse», a expliqué Matt Smith de ClipperData.

«Les importations se sont moins redressées que ce à quoi on s'attendait», a ajouté Tim Evans, de Citi, dans une note, ce qui laisse craindre une hausse des stocks de brut dans les semaines qui viennent et pèse donc sur les cours.