Les cours du pétrole ont nettement baissé mercredi après l'annonce inattendue d'une hausse des réserves américaines de brut, qui a donné une douche froide aux investisseurs tablant sur une stabilisation de l'offre mondiale.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a baissé de 1,33 dollar à 46,77 dollars sur le contrat pour livraison en octobre au New York Mercantile Exchange (Nymex).

«Cette fois, c'est facile à comprendre!», a reconnu James Williams, de WTRG Economics. «Il y a eu cette forte hausse des réserves de brut.»

Dans ces chiffres hebdomadaires sur l'offre américaine, le département de l'Énergie (DoE) a fait état d'une hausse de 2,5 millions de barils la semaine précédente, alors que les analystes s'attendaient à une petite baisse.

«À ce moment de l'année, ce qui est normal, c'est que les stocks de brut déclinent puisque les raffineries entrent en saison de maintenance et qu'elles n'ont donc pas besoin de réserves à raffiner», a expliqué M. Williams.

Dans ce contexte, la hausse des réserves américaines de brut, qui ne constitue de toute façon pas une bonne nouvelle pour les marchés, semble particulièrement inquiétante aux investisseurs, d'autant qu'elle ne s'accompagne pas d'un déclin des stocks de produits raffinés.

Rare bonne nouvelle dans ce rapport, la production américaine, qui avait fortement rebondi la semaine précédente, a repris son déclin en reculant de près de 50 000 barils par jour (bj), laissant penser que la hausse des stocks est largement due à un bond des importations.

Dans l'ensemble, les chiffres du DoE ont été suffisamment mal accueillis «pour dissiper «l'exubérance irrationnelle» à propos du sommet bientôt prévu en Algérie», a enchaîné M. Williams, reprenant une célèbre expression d'Alan Greenspan, ancien président de la Réserve fédérale (Fed).

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) va se réunir fin septembre à Alger, de façon exceptionnelle, ce qui laisse espérer à beaucoup d'investisseurs des mesures de stabilisation de la production, en premier lieu un gel de l'offre.

«Il y a toujours une possibilité que l'OPEP décide de plafonner son offre (...) mais cela risque de se résumer, au mieux, à un accord informel et, au pire, à un échec comparable à celui du sommet de Doha le 18 avril», a prévenu dans une note Tim Evans, de Citi.

Lors de ce sommet, déjà destiné à stabiliser une offre excédentaire, les membres de l'OPEP et la Russie n'avaient en effet pas réussi à s'entendre, ce qui avait largement été mis sur le compte des dissensions entre l'Arabie saoudite, membre dominant du cartel, et l'Iran, son grand rival régional.