Les cours pétroliers ont baissé mercredi après des chiffres décevants sur l'offre américaine, jugée toujours élevée, dans un marché qui s'apprêtait à vivre une fin de semaine marquée par le référendum britannique sur l'appartenance à l'Union européenne (UE).

Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en août, dont c'était le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a perdu 72 cents à 49,13 dollars sur le New York Mercantile Exchange.

À Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a reculé de 74 cents à 49,88 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

«Le département de l'Énergie (DoE) a publié des chiffres assez décevants», a mis en avant Andy Lipow de Lipow Oil Associates. «Les stocks de brut ont à peine baissé et les réserves de produits ont augmenté.»

Selon ces chiffres, qui concernaient la semaine dernière, les stocks d'essence ont notamment avancé, alors que les analystes s'attendaient à un déclin, et les réserves de brut ont décliné de moins d'un million de barils. Cela fait pâle figure par rapport à la chute de plus de cinq millions promise la veille par l'American Petroleum Institute (API), fédération du secteur, dans ses propres estimations.

Certes, la production américaine, dont le déclin quasi-continu depuis plus de trois mois donne une lueur d'espoir à des investisseurs inquiets de la surabondance mondiale, a encore nettement baissé, mais certains observateurs commencent à s'inquiéter que les groupes américains se mettent à relancer leur activité.

«Non seulement on observe des signes de vie dans le décompte des puits en activité», établi chaque vendredi par le groupe privé Baker Hughes, «mais on assiste aussi à des mouvements (...) en matière de fusions et acquisitions», a souligné dans une note Matt Smith, de ClipperData.

Il rappelait notamment l'annonce en début de semaine de l'acquisition par le groupe Marathon Oil du fonds énergétique PayRock, très présent dans l'État de l'Oklahoma.

Négociations

Autre élément de déprime pour le marché, «l'actualité au Nigeria», a noté M. Lipow, en allusion aux bruits sur un cessez-le-feu entre le gouvernement et des rebelles actifs dans la région pétrolière du Delta du Niger.

Même si l'un des principaux mouvements rebelles, les Vengeurs du Delta du Niger, nie officiellement tout accord avec le gouvernement, des rumeurs de presse affirment jeudi qu'il est prêt à négocier un accord susceptible de réduire la récente vague de sabotages au Nigeria, premier exportateur africain de pétrole.

«En conséquence, les marchés s'attendent à ce que les exportations de pétrole reprennent et viennent alimenter l'offre mondiale», a expliqué M. Lipow.

Désormais, les esprits des investisseurs risquaient, comme sur les autres marchés, de se fixer sur le référendum britannique de jeudi sur l'appartenance du pays à l'Union européenne (UE), dont l'issue apparaît particulièrement incertaine au regard des derniers sondages en date.

«Vu le contexte, on peut penser que la réaction en hausse sera limitée si l'on évite un Brexit, mais que l'instabilité sera plus marquée en baisse au cas où les partisans d'une sortie l'emporteraient», a écrit Tim Evans, de Citi.