Les cours du pétrole ont ouvert en légère hausse mercredi à New York dans une atmosphère plutôt optimiste avant les chiffres hebdomadaires sur l'offre américaine, d'autant que la perspective d'une reprise de la production nigériane semblait s'éloigner.

Vers 9h05, le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août, dont c'était le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, gagnait 40 cents à 50,25 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

«On va voir si le Département de l'Énergie confirme (...) l'annonce par l'American Petroleum Institute (API) d'une baisse inattendue des réserves de tous les produits pétroliers», a résumé Kyle Cooper, de IAF Advisors.

En attendant les chiffres officiels du Département de l'Énergie sur l'état de l'offre américaine, prévus à 10h30, les investisseurs saluent les estimations privées de l'API, fédération américaine du secteur, qui a non seulement annoncé une chute de plus de cinq millions de barils de brut la semaine précédente, mais aussi des baisses marquées des réserves d'essence et de produits distillés (dont le gazole, le fioul de chauffage et le kérosène).

«Ce sont des chiffres encourageants et, dans une certaine mesure, c'est ce qui soutient les cours», a estimé M. Cooper.

L'enthousiasme des investisseurs, qui surveilleront aussi si la production américaine a poursuivi sa baisse, restait toutefois limité, certains observateurs rappelant que la semaine précédente, les chiffres du Département de l'Énergie étaient allés dans l'autre sens que les estimations de l'API.

De leur côté, les analystes interrogés par l'agence Bloomberg anticipaient, selon une prévision médiane, une baisse des réserves de brut de 1,5 million de barils, un déclin d'un million de barils des stocks d'essence et une progression d'un million de barils de ceux de produits distillés.

Parmi les autres facteurs positifs, les cours ont profité du fait que «les rebelles au Nigeria ont démenti tout accord sur un cessez-le-feu avec le gouvernement», ont remarqué dans une note les experts de Commerzbank.

Depuis le début de l'année, le Nigeria, premier exportateur africain de pétrole, est frappé par une accélération de sabotages par des groupes rebelles, notamment les Vengeurs du Delta du Niger (NDA), ce qui a largement contribué à soutenir les cours lors des dernières semaines.

«Il y a toujours un risque d'interruptions prolongées de production dans ce pays», ont conclu les experts de Commerzbank. «La production pétrolière nigériane a déjà plongé à son plus bas niveau en plus de vingt ans en raison de ces attaques.»