Les négociations sur le bois d'oeuvre avec les États-Unis ne s'annoncent pas faciles, a déclaré mardi le premier ministre du Québec, Philippe Couillard.

Il a affirmé que l'industrie forestière devrait miser davantage sur l'exportation de produits à valeur ajoutée qui sont moins exposés au protectionnisme américain.

En participant à l'annonce d'un projet de construction du plus haut bâtiment en bois du Québec, M. Couillard a donné l'exemple du bois d'ingénierie qui servira pour l'édifice.

L'industrie forestière craint un retour du protectionnisme américain, près d'un an après l'expiration d'un accord qui avait réglé, en 2006, un litige sur les exportations de bois d'oeuvre du Canada.

Dans une conférence de presse, M. Couillard a affirmé que certains produits à valeur ajoutée permettent de doubler la valeur du bois utilisé en plus s'exporter plus facilement.

«Ça ne s'annonce pas facile, les négociations avec les États-Unis pour le bois d'oeuvre, a-t-il dit. La solution à ça c'est de négocier très fort, bien sûr, mais également trouver de plus en plus d'utilisations des produits du bois, des produits à valeur ajoutée qui échappent à cette question des quotas et des barrières tarifaires que les États-Unis semblent vouloir continuer d'ériger.»

M. Couillard a répété que son gouvernement refuse que les exportations québécoises de bois soient l'objet de taxes et quotas à l'entrée des États-Unis.

Malgré les signaux reçus par l'industrie forestière, M. Couillard reste confiant de parvenir à un accord négocié.

«Dans notre relation avec les États-Unis d'Amérique, ç'a toujours été un enjeu difficile pour nous, le bois d'oeuvre, et ça ne s'annonce pas facile cette fois non plus, a-t-il dit. Nous on aborde cette négociation avec un message très clair, autant nous que l'Ontario: on croit qu'il doit y avoir un véritable système de libre-échange.»

M. Couillard a déclaré que les dispositions de libre-échange doivent s'appliquer également au bois d'oeuvre puisque le régime québécois d'adjudication du bois lors d'enchères répond aux exigences commerciales des États-Unis.

«Je trouve ça particulier, parce que les Américains ont toujours des demandes de quotas et de tarifs, eux-mêmes qui sont des promoteurs du libre-échange en général, a-t-il dit. On voit qu'on a répondu à leurs demandes, le régime forestier comprend une grande part d'adjudication du bois à l'enchère, en libre marché, c'était la demande des Américains et on l'a fait. Alors je trouve qu'à un moment donné, il faut faire appel à la bonne foi.»

L'entente conclue en 2006, arrivée à échéance en octobre 2015, prévoyait des quotas d'exportation, des droits tarifaires, ou les des deux, pour les exportations canadiennes de bois d'oeuvre.

Depuis cette date, ces contraintes sont disparues pour une période de 12 mois. Dès octobre prochain, les entreprises exportatrices de bois d'oeuvre s'exposent toutefois au retour de tarifs sur leurs produits destinés au marché américain.