Les prix du pétrole tentaient de se reprendre vendredi en cours d'échanges européens, après avoir souffert depuis mercredi de l'appréciation du billet vert et de prises de bénéfices, bénéficiant toujours des perturbations de production au Canada et au Nigeria.

Vers 10H20 GMT (12H20 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 48,89 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 8 cents par rapport à la clôture de jeudi.

Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour la même échéance gagnait 17 cents à 48,33 dollars.

« Le pétrole est de nouveau en hausse (ce vendredi) après que nous ayons assisté à quelques prises de bénéfices au début des échanges jeudi », notait Craig Erlam, analyste chez Oanda.

L'accès de faiblesse du pétrole aura donc été de courte durée, même si les cours semblaient hésiter vendredi sur la marche à suivre, démontrant une nouvelle fois, selon les analystes de Commerzbank, leur capacité de résilience face à toute nouvelle baissière.

Les cours du Brent et du WTI, après avoir signé mardi de nouveaux plus hauts plurimensuels, étaient en effet repartis à la baisse mercredi sous l'effet d'une nette appréciation du dollar consécutive au compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Le billet vert s'est fortement apprécié dans le sillage de la publication, mercredi, de ce document, car son contenu montre que la Fed n'exclut pas de relever ses taux dès juin, et cela pèse en retour sur les cours du pétrole, qui sont libellés en dollars et deviennent donc moins intéressants à l'achat.

Mais un léger fléchissement du dollar vendredi, tout comme la poursuite des interruptions de production dans plusieurs régions du monde ont suffi à limiter le déclin des cours, même si ces derniers hésitaient sur la marche à suivre.

« Les importantes interruptions de production imprévues qui se poursuivent au Canada et au Nigeria empêchent pour le moment toute baisse des prix plus prononcée ou plus longue », relevaient les experts de Commerzbank.

« Des miliciens ont occupé un terminal d'exportation (jeudi). Les attaques de militants contre des installations pétrolières et des oléoducs, tout comme des problèmes techniques, ont vu la production pétrolière nigériane chuter à un plus bas en 22 ans », précisaient les analystes de Commerzbank.

Ces perturbations s'ajoutent en outre à la baisse de la production pétrolière au Canada, où la province pétrolifère de l'Alberta est frappée depuis le début du mois par des incendies dévastateurs, ce qui a causé des interruptions de production de l'ordre de plus d'un million de barils par jour.

« La première tentative de dépasser les 50 dollars le baril pour le Brent a échoué, mais l'élan est toujours du côté des investisseurs haussiers et étant donné le rebond (qu'ont enregistré les prix) jeudi à partir de leurs plus bas de la séance, nous pourrions voir une autre poussée » se produire ce vendredi, concluait M. Erlam.