Les stocks de pétrole brut ont augmenté bien plus que prévu la semaine dernière aux États-Unis et restent à un niveau historiquement élevé, selon des chiffres publiés mercredi par le Département américain de l'Énergie.

Lors de la semaine achevée le 29 avril, les réserves commerciales de brut ont progressé de 2,8 millions de barils pour atteindre 543,4 millions de barils, alors que les experts interrogés par l'agence Bloomberg tablaient sur une progression de seulement 750.000 barils.

Cette progression est également plus de deux fois plus importante que celle prévue mardi soir par la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API), qui tablait sur une augmentation de 1,3 million de barils.

À ce palier, les réserves commerciales américaines de brut battent de nouveau un record depuis le début des statistiques hebdomadaires du Département de l'Énergie, en 1982, et il faut remonter aux chiffres mensuels de 1929 pour retrouver un niveau semblable.

Elles s'affichent en hausse de 11,6% par rapport à la même période de 2015 et restent à «des niveaux historiquement élevés à cette époque de l'année», comme l'a une nouvelle fois noté le Département de l'Énergie.

Les stocks d'essence ont eux aussi augmenté, de 500 000 barils, alors que les experts de Bloomberg comme l'API prévoyaient un repli, respectivement de 250 000 et 1,2 million de barils.

Ils restent ainsi bien au-dessus de la limite supérieure de la fourchette moyenne en cette époque de l'année, et montent de 6,1% par rapport à la même période en 2015.

Les réserves de produits distillés (gazole, fioul de chauffage, kérosène, etc.) ont en revanche baissé de 1,3 million de barils. Les analystes de Bloomberg misaient sur une progression de 400 000 barils et l'API annonçait une baisse plus importante de 2,6 millions de barils.

Elles progressent néanmoins de 20% par rapport à l'an dernier et restent également bien au-dessus de la limite supérieure de la fourchette moyenne à cette période de l'année.

production en net reflux

Parmi les éléments plus favorables dans un contexte de surabondance générale d'or noir, la production américaine a baissé de 113 000 barils par jour, s'inscrivant pour la quatrième semaine de suite sous le seuil des 9 millions de barils par jour (mbj), à 8,825 mbj.

Très suivies par les courtiers, les réserves du terminal pétrolier de Cushing en Oklahoma, qui servent de référence au pétrole échangé à New York et sont proches de leur capacité maximum, ont en revanche avancé de 300 000 barils à 66,3 millions.

Toutes catégories confondues, les stocks pétroliers américains ont monté de 2,1 millions de barils.

Du côté de la demande, sur les quatre dernières semaines, les États-Unis ont consommé en moyenne 20,1 mbj de produits pétroliers, soit 5,8% de plus que l'année précédente à la même époque.

Durant la même période, la demande de produits distillés a augmenté de 4,3% et celle d'essence de 5,8%, dans les deux cas sur un an.

Les raffineries américaines ont augmenté la cadence, fonctionnant à 89,7% de leurs capacités contre 88,1% la semaine précédente.

Vers 10h55, le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juin modérait sa hausse en gagnant 40 cents à 44,05 dollars.