Les stocks de pétrole brut ont baissé de façon inattendue la semaine dernière aux États-Unis, pour la première fois depuis sept semaines, selon des chiffres publiés mercredi par le Département américain de l'Énergie.

Lors de la semaine achevée le 1er avril, les réserves commerciales de brut ont baissé de 4,9 millions de barils pour atteindre 529,9 millions de barils, alors que les experts interrogés par l'agence Bloomberg tablaient sur une progression de 2,85 millions de barils.

La baisse annoncée par le Département  de l'Énergie est encore plus prononcée que ce qu'avait anticipé la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API), qui avait dit mardi soir tabler sur un reflux de 4,3 millions de barils.

À ce palier, les réserves commerciales américaines de brut restent néanmoins à un niveau proche d'un record depuis le début des statistiques hebdomadaires du Département de l'Énergie, en 1982. En ce qui concerne ses chiffres mensuels, il faut toujours remonter à 1930 pour retrouver un niveau aussi élevé aux États-Unis.

Elles ont avancé de 9,8% par rapport à la même période de 2015 et restent à «des niveaux historiquement élevés à cette époque de l'année», comme l'a une nouvelle fois noté le Département de l'Énergie.

De leur côté, les stocks d'essence ont augmenté de 1,4 million de barils, alors que les experts de Bloomberg avaient tablé sur une baisse de 1,1 million. L'API s'était montrée un peu plus timide en n'annonçant qu'un déclin de 100 000 barils.

Ils restent bien au-dessus de la limite supérieure de la fourchette moyenne en cette époque de l'année, et s'affichent en hausse de 6,1% par rapport à la même période en 2015.

Les réserves de produits distillés (gazole, fioul de chauffage, kérosène, etc.) ont également progressé, à hauteur de 1,8 million de barils, alors que les experts de Bloomberg comptaient sur un déclin de 850.000 barils. L'API prévoyait une augmentation des réserves encore plus importante, à hauteur de 2,7 millions de barils.

Elles s'affichent en hausse de 28,4% par rapport à l'an dernier et restent au-dessus de la limite supérieure de la fourchette moyenne à cette période de l'année.

La production reflue

La production américaine, très surveillée par les analystes, a baissé de 14.000 barils par jour, se rapprochant encore par le haut du seuil psychologique des 9 millions de barils par jour (mbj), à 9,008 mbj.

Également suivies de près, les réserves du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, sud), qui servent de référence au pétrole échangé à New York et sont proches de leur capacité maximum, ont observé une progression de 300 000 barils à 66,3 millions. L'API avait anticipé une progression plus forte, de 600 000 barils.

Toutes catégories confondues, les stocks pétroliers américains ont augmenté de 1,1 million de barils.

Du côté de la demande, sur les quatre dernières semaines, les États-Unis ont consommé en moyenne 19,5 mbj de produits pétroliers, soit 1,5% de plus que l'année précédente à la même époque.

Durant la même période, la demande de produits distillés a chuté de 6,8% mais celle d'essence a monté de 4,2%, dans les deux cas sur un an.

Les raffineries américaines ont encore accéléré la cadence, fonctionnant à 91,4% de leurs capacités contre 90,4% la semaine précédente.

Vers 10h55, le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mai prenait 1,44 dollar à 37,33 dollars, accélérant nettement la hausse observée depuis l'ouverture des échanges.