Le PDG de la Banque Royale a révélé mercredi que l'institution financière a confié à un groupe d'employés la tâche d'éplucher des documents internes dans le but d'identifier la ou les liaisons de la banque en rapport avec les révélations des «Panama Papers».

Les Panama Papers lèvent le voile depuis le début de la semaine sur l'utilisation des paradis fiscaux par d'importants chefs d'État, athlètes professionnels et milliardaires.

Il y est notamment révélé que la Royale, seule banque canadienne actuellement mêlée à cette histoire, a fait appel au cabinet juridique panaméen Mossack Fonseca pour créer plus de 370 sociétés-écrans, principalement au Panama et aux îles Vierges britanniques. 

Présent à Montréal mercredi pour participer à l'assemblée annuelle des actionnaires de la Banque Royale, Dave MacKay a fait face à un barrage de questions de la part d'actionnaires et de journalistes au sujet des paradis fiscaux.

Bien que rien n'indique que la Royale ait posé des gestes illégaux, des actionnaires se sont dits inquiets pour l'image de la Royale. «La question dépasse l'aspect légal. Il y a une question morale en jeu», a souligné un actionnaire en s'adressant au PDG de la banque.

«Nous n'avons pas accès aux documents obtenus par le consortium de journalistes», a de son côté fait savoir Dave MacKay. «Nous fouillons présentement dans nos dossiers à l'interne pour tenter de déterminer les liens de la banque dans cette affaire qui peut remonter jusqu'à 40 ans en arrière.»

Dave McKay a formulé ces commentaires après avoir affirmé à un certain moment durant son allocution prononcée plus tôt en journée que «les services financiers peuvent et doivent être une force au service du bien».

Les gains se maintiendront dans le secteur pétrolier 

Le PDG de la Royale croit par ailleurs que les «gains considérables» réalisés par les marchés pétroliers depuis janvier se maintiendront étant donné que la croissance économique des États-Unis se poursuit, même si elle le fait lentement.

C'est ce qu'il a mentionné dans son discours prononcé à l'ouverture de l'assemblée annuelle des actionnaires de la banque.

Le patron de la plus grande banque canadienne en a aussi profité pour rappeler que le secteur pétrolier et gazier représente environ 1,6% du portefeuille de prêts de la Royale. «Notre provision pour prêts douteux demeure à un niveau normal par rapport aux moyennes historiques», a dit Dave McKay.

Le PDG a également souligné qu'à la Royale, 60% de toutes les opérations financières, à l'exclusion des retraits en espèces, passent par les modes de prestation numériques ou mobiles.

Celui qui est devenu PDG de la Royale l'an dernier a indiqué que l'application mobile RBC a été téléchargée plus de cinq millions de fois. 

Dans un monde de plus en plus instantané et numérique, Dave McKay a affirmé que la Banque Royale devait se considérer comme le «Siri financier» des consommateurs.

En parlant d'innovation, il a mentionné que la banque a mis sur pied des laboratoires d'innovation à Toronto, à Londres, au Luxembourg, à New York et à Orlando. «Nous ouvrirons bientôt un laboratoire à Silicon Valley et un autre dans la région de Toronto», a dit le banquier de 52 ans avant d'ajouter que la Royale avait investi 100 millions de dollars dans des fonds de capital de risque et directement dans des entreprises en démarrage du secteur des technologies financières.

C'est la première fois que la Banque Royale tient l'assemblée annuelle de ses actionnaires au Québec depuis 2003.